Elles s’en vont, elles s’en viennent. Elles s’animent, elles s’enveniment. Elles s’avivent, elles s’amenuisent. Et soudain, elles s’évanouissent et disparaissent. Seules quelques traces volatiles subsistent en cet écrin-écran. Les humeurs vagabondent toujours entre les lignes.
CANINES CALINES
Quelquefois, dans la meute anonyme qui m’entoure, je sursaute encore de me sentir réellement discordante. Je voudrais aboyer ma différence sans donner le change, mais je me reprends. Je hume l’air du temps, passablement vicié par la poursuite citadine de petites traques sans importance. Je souris sans montrer les dents. Je marche dans le sens du vent, bien à couvert, au milieu de la horde que je suis certaine d’avoir finalement domestiquée.
À moins que ça soit exactement le contraire qui se soit passé ?
Sometimes, in the middle of the pack surrounding me, I still jump by feeling so discordant. I would like to bark my difference without pulling the wool over, but I get a grip on myself. I smell the spirit of the time, quite contaminated by hunting uninteresting stalks. I smile without baring my teeth. I walk where the wind blows, well covered in the middle of pack which for sure I finally domesticated.
Unless the exact opposite happened ?
Amour, Amitiés…
Les images du montage photo sont légèrement racoleuses, je vous l’accorde, mais les chaînes de télévision françaises l’ont été si peu en annonçant sa mort, un certain dimanche 17 août 2014, que cela rétablit un semblant d’équilibre. Pierre Vassiliu avait coupé le contact discrètement après un parcours inclassable. Le grand public retient évidemment son tube de 1973 “Qui c’est celui-là ?”, étonnante adaptation de “Partido Alto” de Chico Buarque, et peut-être aussi l’année d’après “J’ai trouvé un journal dans le hall de l’aéroport”. (suite…)
HERE COMES THE SUN
Enregistrée entre juillet et août 1969, cette chanson solaire fut pourtant composée durant le printemps précédent. George Harrison avait fui les tensions minant le groupe des Beatles et s’était réfugié chez Éric Clapton l’espace-temps d’un après-midi ensoleillé. Se promenant dans le jardin de son ami, une guitare acoustique à la main, cette mélodie lui est venue d’un trait, telle une libération et un soulagement. L’intro reconnaissable entre mille, les notes cristallines de la guitare et les paroles apaisantes rayonnent de “cool vibrations”. De Nina Simone à Coldplay en passant par George Benson, Richie Havens, Bon Jovi, Peter Tosh, Sergio Mendes, John Pizzarelli, Ben Harper, Sheryl Crow, ce morceau a été repris par une myriade de musiciens et interprètes aussi différents que talentueux avec à chaque fois un désir de communiquer une chaleur et une sérénité singulières. Quelles que soient la météo ou l’atmosphère du moment, cette composition agit comme un élixir de quiétude.
Instantanément, à l’extérieur comme à l’intérieur, here comes the sun.
Recorded between July and August 1969, this solar song was however composed during the previous spring. George Harrison ran away from the stress sapping the Beatles group. He sought refuge by Eric Clapton during a sunny afternoon. He went for a walk in his garden’s friend with an acoustic guitar in his hand. This melody came up in one go, as a liberation and relief. The introduction easily recognizable without hesitation, the crystalline guitar notes and the calming wording are shining with “cool vibrations”.
From Nina Simone to Coldplay going through George Benson, Richie Havens, Bon Jovi, Peter Tosh, Sergio Mendes, John Pizzarelli, Ben Harper, Sheryl Crow, this song piece has been performed by plenty of musicians and artists, as different as talented, always wanting to communicate specific warmth and serenity.
Whatever the weather outside or how you feel, this songs instantaneously calm down, inside and outside. Here comes the sun.
PASSERELLE
On l’appelle Pont Neuf ; c’est pourtant le plus vieux de Paris.
Il en a vu couler en dessous et passer au dessus.
Nous y avons quelquefois pleuré mais aussi beaucoup ri,
Du temps, de la vie donnés, repris et à nouveau reçus.
Comme tous les siens, c’est un passeur qui rêve son lit.
L’eau, l’air, la terre, il n’est d’aucun bord car tous les relie.
Ce samedi 28 mai 2016, en terre milanaise, la finale de la Ligue des Champions opposait l’Atlético Madrid au Real Madrid. Mon amie Carmen, une Andalouse au sang chaud, avait viré son mec pour la soirée. En tant que supporter acharné du PSG, il risquait par trop de l’énerver au moindre commentaire déplacé et elle n’avait pas envie de décrocher la paire de banderilles accrochée au mur, juste sous la tête de taureau empaillée, pour les planter en plein cœur de son chéri adorado, ma non troppo. Elle avait passé l’après-midi à préparer une délicieuse paella pour tromper son impatience et m’avait invitée à partager ce succulent événement télévisé pour deux raisons : nos connivences footballistiques et notre intolérance au pectoral CR7.
Un matin, vous vous levez plus tendu que d’habitude. Le p’tit déj’ passe pas terrible. Vous prenez votre voiture avec l’étrange certitude qu’on vous observe. Sensation curieuse mais jusqu’à ce stade rien d’alarmant. Projeté dans un trafic bruyant, vous calez au premier feu rouge. Vingt mille klaxons vous conspuent instantanément. Les mêmes klaxons stridents vous assaillent encore pour cause de manoeuvre trop lente lorsque, cinq minutes plus tard, vous cherchez à vous garer. (suite…)
Les mains qui se tendent, et dont on se souvient,
Façonnent et tournent notre vie un peu plus loin.
Chaque paume ouvre quelque chose de précieux,
Entre espoir, générosité et merveilleux,
Elle participe à un cercle vertueux,
Comme un nouveau regard qui nous ouvre les yeux.
En battant Chelsea pour la seconde fois en quinze jours sur le même score de 2 à 1, le PSG s’est qualifié dans un fauteuil pour les quarts de finale de la Ligue des Champions 2016.
En supportrice solidaire et avisée, j’avais anticipé ce bon résultat dans mon salon de coiffure favori. Superstition ou prémonition, j’y avais effectué quelques jongles footballistiques afin d’accéder, dans un fauteuil également, à une nouvelle Coupe des Championnes. Toute en bouclettes.
ENTRE LES LIGNES
Pourquoi diable rentraient-ils vers leurs bases en montrant leurs meurtrissures à toute la terre ?
Pourquoi diable rendaient-ils leurs âmes en plein ciel, entre purgatoire et enfer ? Pourquoi diable hantaient-ils les nuages en redoutant les pleines lunes ? Pourquoi diable tentaient-ils tant le feu dessus et dessous leurs ailes ? Pourquoi diable vendaient-ils tant de rêves et de cauchemars dans la même suspension ? (suite…)