UN   CHAT  DANS  LA  GORGE  ?

On connaissait déjà les petits rats de l’opéra ; hâtez-vous de découvrir les nouveaux chatons de sacristie. Le compositeur italien Gioachino Rossini aurait sans aucun doute beaucoup apprécié cette interprétation astucieuse et très insolite de son fameux « duetto buffo di due gatti ». Insolite par la volonté de décaler cette œuvre enjouée dans un cadre religieux traditionnel (une église), mais insolite aussi par la qualité vocale et l’application impeccable des deux petits chanteurs alors que fusent les rires du public. Eux gardent leur sérieux sans rien perdre de la fantaisie distillée dans cette partition. (suite…)

Façon de voir…

brigitte-pi6          © Photographie Pascal Ito

Le regard ; tout dépend toujours du regard. Celui des autres mais aussi celui que l’on porte sur soi. Celui des photos, anciennes ou nouvelles, mais aussi celui du théâtre quotidien de la vie. Tous les regards qui nous concernent modifient nos angles de vision, nos axes de réflexion. Le cinéma que l’on se fait à soi-même ou celui que l’on fait devant les autres n’est qu’une succession de regards, figés ou animés, intérieurs ou extérieurs. Double vie, double vue, le troisième genre les oriente et les aimante différemment.

ARMISTICE  À  L’ARTÉMIS

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À chacun et chacune sa façon de fêter l’armistice. Larme à l’œil ou l’arme au pied. Moi, je préfère l’armistice façon Artémis, cette déesse de la chasse dans la mythologie grecque (la Diane des Romains), protectrice des chemins, des ports, des jeunes enfants et des bébés animaux, bref de tout ce qui initie et définit une nouvelle trajectoire, une nouvelle aventure, une nouvelle perspective. Parée des attributs qui la caractérisent : arc en or, flèches, carquois, croissant de lune et biche, lorsqu’elle se met en chasse, rien ne résiste à cette déesse farouche et sœur jumelle d’Apollon. (suite…)

SANS  MODÉRATION

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Dans le contexte politique énervé et dépravé qui sévit un peu partout en ce moment, on se demande ce qui pourrait être pire. Secouez-moi, secouez-moi, comme une vulgaire Orangina made in USA. Avec ou sans les formes. Exit la dialectique champagne et place au picrate mousseux de primaires bien primaires. Et que cela fasse le buzz ou que cela fasse pschitt, peu importe…  Pourvu qu’on ait l’ivresse. (suite…)

Ô PONT, SUSPENDS TON VOL…

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Like a bridge over troubled water
Comme un pont au dessus de l’eau troublée

When you’re weary, feeling small
Lorsque tu seras lasse, affaiblie
When tears are in your eyes, I will dry them all
Lorsque les larmes monteront à tes yeux, je les sècherai toutes
I’m on your side when times get rough
Je serai à tes côtés quand les temps deviendront durs
And friends just can’t be found
Et que les amis seront introuvables
Like a bridge over troubled water
Tel un pont au dessus de l’eau trouble
I will lay me down
Je me pencherai
Like a bridge over troubled water
Tel un pont enjambant les eaux troublées
I will lay me down
Je me dévouerai

(suite…)

CANINES   CALINES

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Quelquefois, dans la meute anonyme qui m’entoure, je sursaute encore de me sentir réellement discordante. Je voudrais aboyer ma différence sans donner le change, mais je me reprends. Je hume l’air du temps, passablement vicié par la poursuite citadine de petites traques sans importance. Je souris sans montrer les dents. Je marche dans le sens du vent, bien à couvert, au milieu de la horde que je suis certaine d’avoir finalement domestiquée.

À moins que ça soit exactement le contraire qui se soit passé ?

Sometimes, in the middle of the pack surrounding me, I still jump by feeling so discordant. I would like to bark my difference without pulling the wool over, but I get a grip on myself. I smell the spirit of the time, quite contaminated by hunting uninteresting stalks. I smile without baring my teeth. I walk where the wind blows, well covered in the middle of pack which for sure I finally domesticated.

Unless the exact opposite happened ? 

Amour, Amitiés…

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Les images du montage photo sont légèrement racoleuses, je vous l’accorde, mais les chaînes de télévision françaises l’ont été si peu en annonçant sa mort, un certain dimanche 17 août 2014, que cela rétablit un semblant d’équilibre. Pierre Vassiliu avait coupé le contact discrètement après un parcours inclassable. Le grand public retient évidemment son tube de 1973 “Qui c’est celui-là ?”, étonnante adaptation de “Partido Alto” de Chico Buarque, et peut-être aussi l’année d’après “J’ai trouvé un journal dans le hall de l’aéroport”. (suite…)

HERE  COMES  THE  SUN

Enregistrée entre juillet et août 1969, cette chanson solaire fut pourtant composée durant le printemps précédent. George Harrison avait fui les tensions minant le groupe des Beatles et s’était réfugié chez Éric Clapton l’espace-temps d’un après-midi ensoleillé. Se promenant dans le jardin de son ami, une guitare acoustique à la main, cette mélodie lui est venue d’un trait, telle une libération et un soulagement. L’intro reconnaissable entre mille, les notes cristallines de la guitare et les paroles apaisantes rayonnent de “cool vibrations”.
De Nina Simone à Coldplay en passant par George Benson, Richie Havens, Bon Jovi, Peter Tosh, Sergio Mendes, John Pizzarelli, Ben Harper, Sheryl Crow, ce morceau a été repris par une myriade de musiciens et interprètes aussi différents que talentueux avec à chaque fois un désir de communiquer une chaleur et une sérénité singulières. Quelles que soient la météo ou l’atmosphère du moment, cette composition agit comme un élixir de quiétude.
Instantanément, à l’extérieur comme à l’intérieur, here comes the sun.

Recorded between July and August 1969, this solar song was however composed during the previous spring. George Harrison ran away from the stress sapping the Beatles group. He sought refuge by Eric Clapton during a sunny afternoon. He went for a walk in his garden’s friend with an acoustic guitar in his hand. This melody came up in one go, as a liberation and relief. The introduction easily recognizable without hesitation, the crystalline guitar notes and the calming wording are shining with “cool vibrations”.
From Nina Simone to Coldplay going through George Benson, Richie Havens, Bon Jovi, Peter Tosh, Sergio Mendes, John Pizzarelli, Ben Harper, Sheryl Crow, this song piece has been performed by plenty of musicians and artists, as different as talented, always wanting to communicate specific warmth and serenity.
Whatever the weather outside or how you feel, this songs instantaneously calm down, inside and outside. Here comes the sun.

PASSERELLE

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On l’appelle Pont Neuf ; c’est pourtant le plus vieux de Paris.
Il en a vu couler en dessous et passer au dessus.
Nous y avons quelquefois pleuré mais aussi beaucoup ri,
Du temps, de la vie donnés, repris et à nouveau reçus.
Comme tous les siens, c’est un passeur qui rêve son lit.
L’eau, l’air, la terre, il n’est d’aucun bord car tous les relie.

BB