COCORICOQUETTE
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UNE POULE DE LUXE… ET L’ÉQUIPEMENT DE LA FERMIÈRE QUI VA AVEC.
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UN PREMIER EXPLOIT
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Ce lundi 2 juin 2025, à 22 ans à peine, la Française Loïs Boisson a signé l’une des performances les plus inattendues et imprévisibles de l’histoire de Roland-Garros. À la fin du mois de mai, elle a l’agréable surprise de recevoir une wild card, une invitation spéciale lui permettant de participer au plus prestigieux tournoi sur terre battue. Elle crée la sensation dès son premier match en grand chelem, renversant la Belge Élise Mertens, 22e joueuse mondiale, en trois manches très disputées (6-4, 4-6, 6-3). Elle enchaîne en éliminant au tour suivant l’Ukrainienne Anhelina Kalinina, en deux sets secs (6-1, 6-2). Poursuivant sur sa lancée, elle bat sa compatriote Elsa Jaquenot (6-3, 0-6, 7-5) au troisième tour. Le 8e de finale l’oppose alors à Jessica Pegula, n°3 mondiale. Personne ne mise un kopeck sur la petite Française, classée 361ème à la WTA (Women’s Tennis Association). Et pourtant… Loïs Boisson terrasse sa redoutable adversaire en trois sets (3-6, 6-4, 6-4), au terme d’un combat épique de 2h30 ! Elle se hisse ainsi en quarts de finale de Roland-Garros, devenant seulement la deuxième joueuse bénéficiaire d’une wild-card qualifiée à ce niveau, après Mary Pierce en 2002. Mercredi prochain, elle défiera la Russe Mirra Andreeva, classée 6ème mondiale, pour une place dans le dernier carré. Ce serait alors un nouvel exploit inédit. Mais qui sait ? Impossible n’est pas français, parait-il… Loïs Boisson, qui devrait d’ores et déjà pouvoir grimper jusqu’à la 120ème place mondiale, n’a rien à perdre à tenter de faire sien ce dicton. Certains observateurs et commentateurs sportifs commencent déjà à changer leur fusil d’épaule. Selon eux, le premier exploit de Loïs risquerait fort d’en appeler d’autres.
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GUITARISTE MASQUÉE
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Elle navigue entre mystère et virtuosité. Son visage est toujours dissimulé derrière un masque blanc évoquant la Chine ou le Japon, et toutes les légendes du soleil levant. Que cache ce faciès nivéen et figé ? De son ovale lunaire n’émergent que deux zones de contraste. L’une habille de vermillon des lèvres à jamais immobiles, maquillées telles des vraies. L’autre, plus sombre, figure un regard perdu car invisible. Deux traits fins, aussi acérés et inquiétants que des flèches, surlignent les deux amandes découpées à même le masque, à l’ombre desquelles se terrent les yeux de l’artiste. On ne les verra jamais, cette dernière prenant bien soin de toujours incliner son visage inerte vers le bas. Comme si cela ne suffisait pas, une frange asiate, savamment dégradée, ajoute un rideau défensif supplémentaire. On l’aura compris, la jeune guitariste veut bien être connue mais pas reconnue.
Nacoco, le pseudonyme artistique qu’elle a choisi, a la consonance et la saveur de la noix de coco, en français comme en japonais, ou en anglais. Jeune autrice compositrice de 26 ans (elle est née le 3 juin 1998), cette guitariste coréenne est une autodidacte qui a perfectionné son art sur internet. Ayant appris à jouer de la guitare électrique grâce à des vidéos sur YouTube, elle y a ensuite exposé des reprises de chansons d’animation japonaises. Le succès tardant à venir, elle faillit tout arrêter jusqu’à ce que l’une de ses reprises mette le feu aux poudres. Depuis deux ans, elle publie au rythme effréné d’une mise en ligne tous les 5 à 6 jours. Elle s’est attaquée à différents styles musicaux, des Eagles à la K-Pop, en passant par Queen, Eric Clapton, Gary Moore ou les Red Hot Chili Peppers, mais son domaine de prédilection demeure le hard rock et le heavy metal. Les noms qui émaillent son répertoire en témoignent : Kiss, Metallica, Scorpions, Judas Priest, Iron Maiden, Motley Crue, Ozzy Osbourne, X Japan… Cela ne lui interdit pas pour autant les explorations hors piste.
Les deux performances livrées dans les vidéos présentes illustrent parfaitement cette diversité. L’adaptation rock du fameux canon en ré majeur pour trois violons de Johann Pachelbel, compositeur et organiste allemand du dix-septième siècle, côtoie la reprise du très actuel tube k-pop de Rosé et Bruno Mars : APT ! À chaque fois, Nacoco livre une interprétation prouvant sa dextérité et son attractivité. Ses doigts virevoltent sur les cordes avec une efficacité redoutable, dans les aigus comme dans les graves. Elle multiplie les stimuli. La jeune virtuose s’y entend pour nous entrainer à regarder comment écouter. Elle juxtapose aussi les paradoxes, notamment celui d’une femme sans visage, qui masque toujours sa frimousse mais dévoile souvent son corps. Certaines vidéos la mettent en scène vêtue de sous-vêtements sexy très minimalistes, voire de maquillages peints à même le corps. Exhibitionnisme fragmenté ? Culture du buzz et course au nombre de vues sur internet ? Peut-être… Ou alors, comme beaucoup d’artistes, un désir profond de se livrer au maximum, tout en se préservant un minimum.
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MAIS ENCORE…
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Ce mois ne fait-il vraiment que ce qui lui plait ? Ça commence le 1er mai par une fête du travail qui, dès 1890, pousse les manifestants à défiler avec un triangle rouge à la boutonnière, symbolisant la journée divisée en trois parties égales : travail, sommeil, loisirs. La fleur d’églantine assure ensuite un bref relais avant que le brin de muguet ne reprenne le dessus, et le devant de la scène. En 1561, Charles IX avait déjà adopté la coutume d’offrir des brins de muguet aux dames de la cour en ce premier mai décidément bien inspiré.
(suite…)COURSE FOLLE
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Course à l’échalote ou marché de dupes, la vie en ville impose souvent un tempo dont les habitants des grandes métropoles aimeraient bien se passer. Lorsqu’un maître de l’humour tel que Raymond Devos s’empare du sujet, les idées s’emballent et les mots ont du mal à suivre. Pourtant, tout s’enchaîne comme par magie. Le règne de l’absurde prend alors des proportions monstrueuses, obéissant à une logique fluctuante et paradoxale. Le rire devient la seule thérapie possible afin de ne pas succomber à ce rythme d’enfer. Comme dans le marathon quotidien du citadin moyen. De nos jours, les humoristes intelligents de la trempe de ce cher Raymond ne courent malheureusement plus les rues, et encore moins les scènes. La dictature du comique bon marché a pris le relai. On rit pour se vider la tête et non plus se la remplir. À l’instar de la politique, l’humour est nivelé par le bas. Vies de fous, villes de fous… Dorénavant, on peut toujours courir pour espérer voir notre société marcher autrement que sur la tête.