Elles s’en vont, elles s’en viennent. Elles s’animent, elles s’enveniment. Elles s’avivent, elles s’amenuisent. Et soudain, elles s’évanouissent et disparaissent. Seules quelques traces volatiles subsistent en cet écrin-écran. Les humeurs vagabondent toujours entre les lignes.
Le regard ; tout dépend toujours du regard. Celui des autres mais aussi celui que l’on porte sur soi. Celui des photos, anciennes ou nouvelles, mais aussi celui du théâtre quotidien de la vie. Tous les regards qui nous concernent modifient nos angles de vision, nos axes de réflexion. Le cinéma que l’on se fait à soi-même ou celui que l’on fait devant les autres n’est qu’une succession de regards, figés ou animés, intérieurs ou extérieurs. Double vie, double vue, le troisième genre les oriente et les aimante différemment.
ARMISTICE À L’ARTÉMIS
À chacun et chacune sa façon de fêter l’armistice. Larme à l’œil ou l’arme au pied. Moi, je préfère l’armistice façon Artémis, cette déesse de la chasse dans la mythologie grecque (la Diane des Romains), protectrice des chemins, des ports, des jeunes enfants et des bébés animaux, bref de tout ce qui initie et définit une nouvelle trajectoire, une nouvelle aventure, une nouvelle perspective. Parée des attributs qui la caractérisent : arc en or, flèches, carquois, croissant de lune et biche, lorsqu’elle se met en chasse, rien ne résiste à cette déesse farouche et sœur jumelle d’Apollon. (suite…)
SANS MODÉRATION
Dans le contexte politique énervé et dépravé qui sévit un peu partout en ce moment, on se demande ce qui pourrait être pire. Secouez-moi, secouez-moi, comme une vulgaire Orangina made in USA. Avec ou sans les formes. Exit la dialectique champagne et place au picrate mousseux de primaires bien primaires. Et que cela fasse le buzz ou que cela fasse pschitt, peu importe… Pourvu qu’on ait l’ivresse. (suite…)
Ô PONT, SUSPENDS TON VOL…
Like a bridge over troubled water Comme un pont au dessus de l’eau troublée
When you’re weary, feeling small Lorsque tu seras lasse, affaiblie When tears are in your eyes, I will dry them all Lorsque les larmes monteront à tes yeux, je les sècherai toutes I’m on your side when times get rough Je serai à tes côtés quand les temps deviendront durs And friends just can’t be found Et que les amis seront introuvables Like a bridge over troubled water Tel un pont au dessus de l’eau trouble I will lay me down Je me pencherai Like a bridge over troubled water Tel un pont enjambant les eaux troublées I will lay me down Je me dévouerai
Dure loi de la rentrée des classes qui nous impose la reprise consciencieuse de tous travaux intellectuels, à quelque âge que ce soit…(suite…)
CANINES CALINES
Quelquefois, dans la meute anonyme qui m’entoure, je sursaute encore de me sentir réellement discordante. Je voudrais aboyer ma différence sans donner le change, mais je me reprends. Je hume l’air du temps, passablement vicié par la poursuite citadine de petites traques sans importance. Je souris sans montrer les dents. Je marche dans le sens du vent, bien à couvert, au milieu de la horde que je suis certaine d’avoir finalement domestiquée.
À moins que ça soit exactement le contraire qui se soit passé ?
Sometimes, in the middle of the pack surrounding me, I still jump by feeling so discordant. I would like to bark my difference without pulling the wool over, but I get a grip on myself. I smell the spirit of the time, quite contaminated by hunting uninteresting stalks. I smile without baring my teeth. I walk where the wind blows, well covered in the middle of pack which for sure I finally domesticated.
Unless the exact opposite happened ?
Amour, Amitiés…
Les images du montage photo sont légèrement racoleuses, je vous l’accorde, mais les chaînes de télévision françaises l’ont été si peu en annonçant sa mort, un certain dimanche 17 août 2014, que cela rétablit un semblant d’équilibre. Pierre Vassiliu avait coupé le contact discrètement après un parcours inclassable. Le grand public retient évidemment son tube de 1973 “Qui c’est celui-là ?”, étonnante adaptation de “Partido Alto” de Chico Buarque, et peut-être aussi l’année d’après “J’ai trouvé un journal dans le hall de l’aéroport”. (suite…)
HERE COMES THE SUN
Enregistrée entre juillet et août 1969, cette chanson solaire fut pourtant composée durant le printemps précédent. George Harrison avait fui les tensions minant le groupe des Beatles et s’était réfugié chez Éric Clapton l’espace-temps d’un après-midi ensoleillé. Se promenant dans le jardin de son ami, une guitare acoustique à la main, cette mélodie lui est venue d’un trait, telle une libération et un soulagement. L’intro reconnaissable entre mille, les notes cristallines de la guitare et les paroles apaisantes rayonnent de “cool vibrations”. De Nina Simone à Coldplay en passant par George Benson, Richie Havens, Bon Jovi, Peter Tosh, Sergio Mendes, John Pizzarelli, Ben Harper, Sheryl Crow, ce morceau a été repris par une myriade de musiciens et interprètes aussi différents que talentueux avec à chaque fois un désir de communiquer une chaleur et une sérénité singulières. Quelles que soient la météo ou l’atmosphère du moment, cette composition agit comme un élixir de quiétude.
Instantanément, à l’extérieur comme à l’intérieur, here comes the sun.
Recorded between July and August 1969, this solar song was however composed during the previous spring. George Harrison ran away from the stress sapping the Beatles group. He sought refuge by Eric Clapton during a sunny afternoon. He went for a walk in his garden’s friend with an acoustic guitar in his hand. This melody came up in one go, as a liberation and relief. The introduction easily recognizable without hesitation, the crystalline guitar notes and the calming wording are shining with “cool vibrations”.
From Nina Simone to Coldplay going through George Benson, Richie Havens, Bon Jovi, Peter Tosh, Sergio Mendes, John Pizzarelli, Ben Harper, Sheryl Crow, this song piece has been performed by plenty of musicians and artists, as different as talented, always wanting to communicate specific warmth and serenity.
Whatever the weather outside or how you feel, this songs instantaneously calm down, inside and outside. Here comes the sun.
PASSERELLE
On l’appelle Pont Neuf ; c’est pourtant le plus vieux de Paris.
Il en a vu couler en dessous et passer au dessus.
Nous y avons quelquefois pleuré mais aussi beaucoup ri,
Du temps, de la vie donnés, repris et à nouveau reçus.
Comme tous les siens, c’est un passeur qui rêve son lit.
L’eau, l’air, la terre, il n’est d’aucun bord car tous les relie.
Ce samedi 28 mai 2016, en terre milanaise, la finale de la Ligue des Champions opposait l’Atlético Madrid au Real Madrid. Mon amie Carmen, une Andalouse au sang chaud, avait viré son mec pour la soirée. En tant que supporter acharné du PSG, il risquait par trop de l’énerver au moindre commentaire déplacé et elle n’avait pas envie de décrocher la paire de banderilles accrochée au mur, juste sous la tête de taureau empaillée, pour les planter en plein cœur de son chéri adorado, ma non troppo. Elle avait passé l’après-midi à préparer une délicieuse paella pour tromper son impatience et m’avait invitée à partager ce succulent événement télévisé pour deux raisons : nos connivences footballistiques et notre intolérance au pectoral CR7.