ATROCEMENT ÉVIDENT

« LES RÉSEAUX SOCIAUX ONT DONNÉ LE DROIT À LA PAROLE À DES LÉGIONS D’IMBÉCILES QUI, AVANT, NE PARLAIENT QU’AU BAR ET NE CAUSAIENT AUCUN TORT À LA COLLECTIVITÉ. ON LES FAISAIT TAIRE TRÈS VITE. AUJOURD’HUI, ILS ONT LE MÊME DROIT DE PAROLE QU’UN PRIX NOBEL. »

Umberto Eco

MAI LE BIEN-AIMÉ ?

Ce mois ne fait-il vraiment que ce qui lui plait ? Ça commence le 1er mai par une fête du travail qui, dès 1890, pousse les manifestants à défiler avec un triangle rouge à la boutonnière, symbolisant la journée divisée en trois parties égales : travail, sommeil, loisirs. La fleur d’églantine assure ensuite un bref relais avant que le brin de muguet ne reprenne le dessus, et le devant de la scène. En 1561, Charles IX avait déjà adopté la coutume d’offrir des brins de muguet aux dames de la cour en ce premier mai décidément bien inspiré.

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MACHO PABLO

On peut être un grand peintre et un gros mufle… À une de ses modèles qui, voyant son portrait, s’exclame : « Maître, je ne comprends pas ! », Picasso répond : « Il ne manquerait plus que cela ! ». À une autre qui lui demande naïvement : « Qu’est ce que cela représente ? », il réplique du tac au tac : « 35.000 dollars ! ». Croisant, quelques temps après qu’il ait réalisé son portrait, une femme ayant par la suite coupé ses cheveux plus courts, il s’écrie « : Ah non alors ! Et mon tableau ?! ».

UN CONTE DE PÂQUES

LE LIÈVRE DE PÂQUES NE SERAIT-IL PAS UN PEU TRANSGENRE ?
CE N’EST PAS VRAIMENT ÉTRANGE ET ÇA M’ARRANGE.
LA DIFFÉRENCE N’EST JAMAIS UN MAUVAIS GENRE.
SEUL COMPTE L’AMOUR… ET SES MÉLANGES.

PRISE AU PIÈGE

Lors d’une fin d’après-midi ensoleillée, un cambrioleur pénètre par effraction dans un joli pavillon de banlieue. Il surprend un couple en plein ébat dans la chambre à coucher et assomme aussitôt le maître de maison. Ensuite, il ligote et bâillonne la femme afin qu’elle ne puisse pas donner l’alerte. Lorsque l’homme revient à lui, quelques minutes plus tard, il aperçoit le malfrat menaçant la belle avec un couteau de chasse. Il tombe à genoux en sanglotant et en suppliant le voleur : « Je vous en prie ; ne lui faites aucun mal. Prenez tout ce que vous voulez : les bijoux, l’argent dans mon porte-feuille, les lingots dans le coffre, les clés de ma nouvelle voiture, mais par pitié, détachez-la et laissez la partir ! ». Le malfaiteur n’en revient pas. Stupéfait, il lui dit : « Ça alors, c’est la première fois que je vois ça. Tout sacrifier pour quelqu’un sans la moindre hésitation ; c’est presque incroyable. Vous aimez votre femme à ce point là ? ». L’autre lui répond alors : « Ce n’est pas mon épouse. C’est celle du voisin. La mienne va rentrer dans moins d’une demi-heure. ».

… ET RELATIVITÉ DE L’AMBIGUÏTÉ.

Je n’ai jamais compris grand chose à la théorie de la relativité. J’ai toujours fait semblant d’être au courant, comme tout le monde. De toute manière, le truc est indéboulonnable. Il est signé Albert Einstein. Même sa formule est top de top. E=mc2 ! C’est presque une vérité divine. C’est comme une œuvre d’art, une sculpture, un tableau, un poème, une musique qui vous accroche et vous marque à vie.  On ne sait plus si elle est devenue célébrissime à force d’avoir été ressassée et resservie à toutes  les sauces ou si elle a eu un impact initial tel qu’elle ne pouvait que devenir fameuse. La relativité d’Einstein est devenue universelle en quelques décennies à peine. Il s’en dégage une sorte d’ambiguïté inattaquable, à la fois familière et étrangère. On est incapable de l’expliquer, mais on sent que c’est grand. On sait aussi que cela nous dépasse. 

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AXIOME PRINCIPAL

COMMENT RÉPARER LES PERSONNES QUE VOUS AIMEZ ?
ÉTAPE 1 : VOUS NE POUVEZ PAS.

On pourrait également proposer cette variante : Comment remédier aux problèmes des gens que vous aimez ? Étape première : cela vous est impossible. Cette affirmation mise en image sur fond de pin-up américaine aux petites cornes de diablotin, à la bouche pulpeuse et au joli minois, est redoutable dans sa capacité à distordre son interprétation dans tous les sens. De la signification première, faussement naïve, qui évoquerait un élan généreux à venir en aide aux personnes aimées, on glisse vers une vision beaucoup moins altruiste des choses. L’amour dont il est alors question apparait beaucoup plus destructeur que réparateur. Si les personnes concernées ont besoin d’être réparées, cela sous-entend qu’elles ont été abîmées, voire brisées (puisqu’il est impossible de les retaper), par ce sentiment périlleux. Et quelle en serait l’origine ? Le raisonnement logique induit par ce tableau pousse le curseur de l’humeur rose vers l’humour noir. La secouriste supposée, et sa langueur incendiaire, se transforme soudain en tortionnaire indolente. Elle n’est plus le remède au mal. Elle en est la cause. Et peut-être aussi, par ricochet, la victime à plus ou moins long terme. Car on ne peut jouer impunément avec ce sentiment. De même que l’on ne peut sauver les gens malgré eux, autre développement possible de cette évocation. Cela vaut pour les deux camps, que l’on sache aimer vraiment, éperdument, ou que l’on en soit totalement et maladivement incapable. Que l’on sache donner, et se donner, sans compter, ou que l’on ne fasse que prendre, et se méprendre, englué dans un égo toile d’araignée. Loi réflexive et symétrique implacable. Nul ne peut être réparé. Nul ne peut être guéri de son mal. Bourreaux et suppliciés succombent finalement aux mêmes affres.

INTERNATIONAL FÉMININ

Ce 8 mars 2023 vient à peine de débuter que déjà trois ou quatre mâles au sourire narquois me demandent si moi aussi, je vais fêter la journée de la femme ! D’abord, on ne dit pas ‘’journée de la femme’’ mais ‘’journée internationale des droits de la femme’’, leur fais-je remarquer. Devant leur perplexité abyssale, je leur accorde l’aumône d’un bref rappel historique.

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