EN TERRITOIRE CHEYENNE

C’est un roman extraordinaire, rédigé sous la forme d’un journal de bord, ou plutôt de carnets de voyage, un voyage inimaginable ; celui d’une femme issue de la bourgeoisie américaine du XIXème siècle, qui quitte Chicago pour aller vivre en territoire Cheyenne et devenir l’épouse du grand chef Little Wolf. May Dodd, cette héroïne magnifique, va mener une existence de squaw en compagnie de plusieurs amies, toutes blanches, s’étant portées volontaires pour intégrer, avec l’aval du gouvernement américain d’alors, un programme secret intitulé BFI (Brides for Indians – Des Mariées pour les Indiens).

(suite…)

QUAND PLUS RIEN NE VA…

C’était en l’an 2000. J’avais découvert ce groupe au drôle de nom, “Mes souliers sont rouges”, que je croyais canadien. J’avais aussitôt acheté leur album intitulé “Proches”, que je croyais être leur premier, alors qu’ils en étaient déjà au quatrième. Sur celui-ci, évidemment, la chanson “Turlute”, plus sobrement dénommée “Quand plus rien ne va” au dos du CD, avait beaucoup fait rire mes amis. Et mes amies aussi. Outre la coloration grivoise des paroles, l’air était entraînant, sautillant, dansant, guilleret et pour tout dire, vivifiant.

(suite…)

ATROCEMENT ÉVIDENT

« LES RÉSEAUX SOCIAUX ONT DONNÉ LE DROIT À LA PAROLE À DES LÉGIONS D’IMBÉCILES QUI, AVANT, NE PARLAIENT QU’AU BAR ET NE CAUSAIENT AUCUN TORT À LA COLLECTIVITÉ. ON LES FAISAIT TAIRE TRÈS VITE. AUJOURD’HUI, ILS ONT LE MÊME DROIT DE PAROLE QU’UN PRIX NOBEL. »

Umberto Eco

MAI LE BIEN-AIMÉ ?

Ce mois ne fait-il vraiment que ce qui lui plait ? Ça commence le 1er mai par une fête du travail qui, dès 1890, pousse les manifestants à défiler avec un triangle rouge à la boutonnière, symbolisant la journée divisée en trois parties égales : travail, sommeil, loisirs. La fleur d’églantine assure ensuite un bref relais avant que le brin de muguet ne reprenne le dessus, et le devant de la scène. En 1561, Charles IX avait déjà adopté la coutume d’offrir des brins de muguet aux dames de la cour en ce premier mai décidément bien inspiré.

(suite…)

MACHO PABLO

On peut être un grand peintre et un gros mufle… À une de ses modèles qui, voyant son portrait, s’exclame : « Maître, je ne comprends pas ! », Picasso répond : « Il ne manquerait plus que cela ! ». À une autre qui lui demande naïvement : « Qu’est ce que cela représente ? », il réplique du tac au tac : « 35.000 dollars ! ». Croisant, quelques temps après qu’il ait réalisé son portrait, une femme ayant par la suite coupé ses cheveux plus courts, il s’écrie « : Ah non alors ! Et mon tableau ?! ».

UN CONTE DE PÂQUES

LE LIÈVRE DE PÂQUES NE SERAIT-IL PAS UN PEU TRANSGENRE ?
CE N’EST PAS VRAIMENT ÉTRANGE ET ÇA M’ARRANGE.
LA DIFFÉRENCE N’EST JAMAIS UN MAUVAIS GENRE.
SEUL COMPTE L’AMOUR… ET SES MÉLANGES.

PRISE AU PIÈGE

Lors d’une fin d’après-midi ensoleillée, un cambrioleur pénètre par effraction dans un joli pavillon de banlieue. Il surprend un couple en plein ébat dans la chambre à coucher et assomme aussitôt le maître de maison. Ensuite, il ligote et bâillonne la femme afin qu’elle ne puisse pas donner l’alerte. Lorsque l’homme revient à lui, quelques minutes plus tard, il aperçoit le malfrat menaçant la belle avec un couteau de chasse. Il tombe à genoux en sanglotant et en suppliant le voleur : « Je vous en prie ; ne lui faites aucun mal. Prenez tout ce que vous voulez : les bijoux, l’argent dans mon porte-feuille, les lingots dans le coffre, les clés de ma nouvelle voiture, mais par pitié, détachez-la et laissez la partir ! ». Le malfaiteur n’en revient pas. Stupéfait, il lui dit : « Ça alors, c’est la première fois que je vois ça. Tout sacrifier pour quelqu’un sans la moindre hésitation ; c’est presque incroyable. Vous aimez votre femme à ce point là ? ». L’autre lui répond alors : « Ce n’est pas mon épouse. C’est celle du voisin. La mienne va rentrer dans moins d’une demi-heure. ».

… ET RELATIVITÉ DE L’AMBIGUÏTÉ.

Je n’ai jamais compris grand chose à la théorie de la relativité. J’ai toujours fait semblant d’être au courant, comme tout le monde. De toute manière, le truc est indéboulonnable. Il est signé Albert Einstein. Même sa formule est top de top. E=mc2 ! C’est presque une vérité divine. C’est comme une œuvre d’art, une sculpture, un tableau, un poème, une musique qui vous accroche et vous marque à vie.  On ne sait plus si elle est devenue célébrissime à force d’avoir été ressassée et resservie à toutes  les sauces ou si elle a eu un impact initial tel qu’elle ne pouvait que devenir fameuse. La relativité d’Einstein est devenue universelle en quelques décennies à peine. Il s’en dégage une sorte d’ambiguïté inattaquable, à la fois familière et étrangère. On est incapable de l’expliquer, mais on sent que c’est grand. On sait aussi que cela nous dépasse. 

(suite…)