REMANIPULATION

Ça s’en va et ça revient,
C’est fait de tout petits riens,
Ça se chante et ça se danse,
Et ça revient, ça se retient,
Comme une chanson populaire

Trémulé par feu Claude François, ce refrain était déjà insupportable, mais appliqué à la politique en marche arrière de nos élites délitées, il devient proprement indécent. Remaniement ministériel et re-manipulation de ménestrels : c’est toujours la même chanson. On prend les mêmes et on recommence, en faisant croire que c’est le changement. Nos bêleuses et bêleurs en chef, qui, en lieu et place d’action, privilégie la parole, alors qu’il n’en ont aucune, feraient bien de se méfier. Une autre ritournelle entêtante, née sous la plume de Raymond Queneau, est en train de monter un peu partout en France :

Si tu t’imagines
si tu t’imagines
fillette fillette
si tu t’imagines
xa va xa va xa
va durer toujours
ce que tu te goures
fillette fillette
ce que tu te goures

PORTRAIT SANS COMPLAISANCE

À l’heure où les dithyrambes ponctuant la nomination du plus jeune premier ministre de France deviennent aussi douteuses qu’indigestes, tant elles semblent orchestrées sans aucune autre logique que celle de la transmission du pouvoir en place, une voix dissonante apporte un tout autre éclairage sur une ascension pour le moins suspecte. Juan Branco, docteur en droit et avocat bardé de diplômes (master en philosophie politique et master en littérature moderne à la Sorbonne, master affaires publiques à Sciences Po Paris, doctorat à l’École Normale Supérieure), ayant d’abord entamé une carrière d’enseignant-chercheur l’ayant mené de l’université de Yale, aux USA, à l’institut de recherche max Planck au Luxembourg et à l’université La Sapienza à Rome, est, depuis plusieurs années, décrit comme un farouche opposant à la macronie. Ayant cotôyé Gabriel Attal dès leurs études secondaires au sein de l’École alsacienne, établissement privé bien connu des grandes familles parisiennes, il livre dans son ouvrage “Crépuscule”, un portrait bien moins complaisant, et peu rassurant, du nouveau chef du gouvernement français. La version audio, mise en ligne gratuitement sur YouTube, l’expose sans concession en plusieurs volets : chapitre 8 (à partir de 55:35), chapitre 11 (à partir de 1:18:30), chapitre 12 (à partir de 1:24:00), chapitre 13 (1:33:00) et chapitre 14 (1:40:00). Sous-titrée “Macron et les oligarques”, cette enquête vérité, qui n’a, à ce jour, fait l’objet d’aucune censure ni action en justice, détaille également les inquiétants rapports entre le pouvoir politique et le monde mediatico-financier de notre bon pays… À découvrir sans modération… tant que cela est encore possible !

Ci-dessous, deux extraits éloquents à propos du premier de nos ministres, dont le salaire vient de passer de 10.000 euros à 16.000 euros mensuels, plus des dépenses de représentation couvertes à hauteur de 100.000 à 150.000 euros, deux logements (à l’hôtel de Matignon, rue de Varenne, à Paris, et une résidence secondaire, au château de Souzy-la-Briche, en Essonne) et quelques menus avantages divers, déplacements et collaborateurs entièrement pris en charge, dont la liste exhaustive serait bien trop longue à développer ici :

Page 96 : « Adepte des tours de force et des provocations, séduisant Marisol Touraine comme il a tenté de le faire avec Valery Giscard d’Estaing, Attal se voit dans la foulée autoriser à mettre un pied dans  la campagne  de Ségolène Royal et abandonne brutalement ses couleurs sarkozystes. Celui qui s’activait véhément en faveur du candidat de la droite, qui ne cessait de revendiquer, d’un sionisme radical à un refus de toute redistribution en passant par une légitimation des inégalités, des opinions ultraconservatrices, se mue, à la surprise générale, en un socialiste bon teint. »

 Page 100 : « Lointaines paraissent alors les années lors desquelles le jeune garçon parsemait les réseaux sociaux de messages outranciers et insultants, fleurant bon l’extrême-droite et la misogynie la  plus crasse, incendiant la majorité socialiste à Paris et ses dirigeants. Gabriel Attal, 23 ans, est, par  effets de proximités successives, soudain doté d’un salaire qui le propulse parmi les 5%  les  plus favorisés du pays, doté de deux secrétaires, d’un chef gastronomique, de voitures de fonction, et peut même se permettre de passer un arrangement avec la direction de Sciences Po pour obtenir sa diplomation. L’affaire, théoriquement exceptionnelle, lui permet d’obtenir son master l’année suivante sans avoir redoublé, grâce notamment à une validation d’acquis. Discret mais habituel, ce genre d’accords permet à l’institution de couver ceux qui auront le surlendemain à en avoir la tutelle, et ainsi d’en prolonger la domination. »

 

LISTE NON EXHAUSTIVE

Un message écrit à la craie, que les services propreté de la ville de Paris n’auront même pas besoin d’effacer, puisque les boîtes si typiques des bouquinistes parisiens seront démontées, pour la plupart définitivement, et finiront par disparaître des quais de Seine. Encore une tradition et une originalité rayée de la carte de la capitale, grâce à des Jeux Olympiques 2024 qui creuseront un déficit budgétaire déjà abyssal. « Fluctuat nec mergitur » (Il est battu par les flots, mais ne sombre pas) : elle a bonne mine, la devise de la ville Paris ! Tout s’en va à vau-l’eau et nos politiques suicidaires dansent au milieu du naufrage. Les 200 bouquinistes, qui proposaient près de 300.000 livres, ainsi qu’un grand nombre d’estampes, de revues, d’affiches, de photos, de cartes postales de collection, etc, faisaient partie d’un décor socio-culturel éminemment sympathique. Ils sont désormais priés de sombrer en silence.

GOOD RESOLUTION

C’est l’époque de l’année où l’on exprime ses vœux et ses bonnes résolutions. Les uns comme les autres ne sonnent pas toujours juste. Ils se bousculent dans le concert des coutumes et des convenances fallacieuses. Mais, qui sait ? Un jour peut-être, les choses que l’on pense illusoires finissent par arriver. Tout le monde a le droit de rêver.

It’s that time of year when we express our good wishes and resolutions. Neither of them always ring true. They are jostled in the concert of customs and spurious etiquette. But who knows? Maybe one day, things we think are illusory will actually happen. Everyone has the right to dream.

MILKY WAY

Dans une société moderne qui, trop souvent, privilégie la malbouffe à grands coups de micro-ondes et de fast food, les enfants les plus jeunes sont les plus sensibles à l’origine naturelle de leur alimentation. Instinctivement, ils savent faire la différence, et n’hésitent pas, dès que l’occasion se présente, à partir chasser le naturel pour y revenir au triple galop !

In a modern society that, all too often, favors junk food via microwaves and fast food, the youngest children are the most sensitive to the natural origin of their food. They instinctively know the difference, and as soon as the opportunity arises, they don’t hesitate to go hunting for what’s natural with the utmost energy!

TOMBEAU SAPIN

Le mois dernier, c’était l’étoile du salon, la star du living-room. Aujourd’hui, il n’est plus rien. Il n’est plus sur son 31. On l’a dépouillé de ses attraits, comme dans la chanson, les bois et guérets. On a saccagé sa parure, confisqué les rubans, les bijoux et les attributs de fête qu’il arborait triomphalement sous les œillades contemplatives d’un public conquis. Souvenirs, souvenirs… Personne ne lui fait plus le moindre cadeau. Déraciné dans les grises rues des grandes villes, il gît nu en exhibant sa verdure.

(suite…)

DANS LE ROUGE

Tous les analystes et les économistes sont d’accord. L’année 2024 s’annonce très compliquée à gérer, financièrement parlant. Les statistiques prévisionnelles ont une fâcheuse tendance au pessimisme et les bilans comptables risquent fort de plonger rapidement dans le rouge. Il faudra savoir jongler avec les chiffres, en donnant l’impression de tout maîtriser, même si ce n’est pas vraiment le cas. Personnellement, je ne vois pas où est le problème. Cela fait une bonne trentaine d’années que je m’entraîne à jongler dans le rouge en faisant croire que je maîtrise la situation…

HEALTH AND PROSPERITY

À minuit, ce soir, tout le monde va s’embrasser et se souhaiter, encore une fois, santé et prospérité… Mais surtout la santé, hein ? De l’avis général, c’est bien ça le principal, non ? À quoi d’autre pourrait-on bien penser en priorité ?

At midnight tonight, everyone will be kissing and wishing each other, once again, health and prosperity… But mostly health, right? According to everyone, that’s the main thing, isn’t it? What else could we possibly be thinking about first?