LA CARAVANE PASSE…


Le Grand Nord a ses chiens de traineau. Paris a ses chiens de triporteur. Ce ne sont pas des chiens de prairie, encore moins des chiens de mer, et lorsque leur caravane passe, ce ne sont pas eux qui aboient, mais les passants qui les saluent et les enfants qui s’émerveillent. Les uns et les autres leur témoignent amitié et sympathie par un petit mot gentil, une caresse, une photo ou simplement un sourire. La petite troupe fait sensation, qu’elle soit en mouvement sur les boulevards ou à l’arrêt devant une boulangerie (il faut bien que le maître chien pédaleur se ravitaille de temps en temps). Certaines personnes viennent même s’accroupir à leur hauteur afin de prendre un selfie en leur compagnie. Fixant l’objectif, les chiens donnent alors l’impression de prendre la pose, voire même de sourire. Il faut bien avouer que ces chiens-là sont devenus très cabots. Y-aurait-il un jeu de quilles dans les parages qu’ils y entreraient en paradant… et seraient accueillis à bras ouverts ! Mais leur itinéraire préféré les conduit directement au bois de Vincennes, où ils peuvent se défouler et gambader tout leur soûl. Nul besoin de s’économiser pour le retour : c’est leur chauffeur qui en aura alors plein les pattes. Ce n’est pas plus mal. Ainsi, l’attelage ne risque pas l’excès de vitesse, assorti d’une contravention rédigée par un intraitable… chien policier.

MELANIE C & MORGANE E


V’la-t-y pas que ma fille traine du côté Spice Girls maintenant !
Si ça continue, elle va finir par monter un groupe pop avant moi

VISIONS NOCTURNES

© Photographie Pascal Ito


Le regard ; tout dépend toujours du regard. Celui que l’on jette, celui que l’on soutient, celui que l’on porte, celui qui nous insupporte, celui que l’on baisse, celui que l’on lève… Celui des autres mais aussi celui que l’on porte sur soi-même. Celui des photographies, anciennes ou nouvelles, mais aussi celui du théâtre quotidien de la vie. Tous les regards qui nous concernent modifient nos angles de vision, nos axes de réflexion, nos perspectives d’action/réaction, nos modes de relation. Le cinéma que l’on se fait à soi-même ou celui que l’on projette devant les autres n’est qu’une succession de regards, figés ou animés, intérieurs ou extérieurs. On peut foudroyer ou caresser du regard. On peut couvrir ou déshabiller du regard. Un regard peut être oblique ou droit, superficiel ou profond, sombre ou éclairé, distrait ou indigné, fixe ou fuyant, fugace ou insistant…

« Et c’est parfois dans un regard, dans un sourire,
Que sont cachés les mots qu’on n’a jamais su dire
».
(Yves Duteil)

POSÉIDON


Formidable cliché, pris lors d’une tempête dans l’anse rocheuse de Lesconil, petit port de pêche du Finistère, en Bretagne. Comment ne pas penser à Poséidon, redoutable dieu de la mer et des océans chez les Grecs (le Neptune des Romains), surgissant brusquement des flots déchainés ? Coup de chapeau, ou de coiffe bigoudène, à Mathieu Rivrin, le photographe inspiré qui a su saisir cet instant très précis, dans toute sa force, son tumulte, son esthétisme et son pouvoir évocateur.

ARBRE DE VIE


J’ai toujours adoré les tomates. Petites ou grosses, rondes ou allongées, la saveur et la sensation de fraîcheur qu’elles libèrent dès le premier coup de dent relèvent d’une magie gustative bien particulière. Accompagnées d’une mayonnaise maison, d’une vinaigrette ciboulette, d’un filet d’huile d’olive avec basilic, ou tout simplement dégustées nature, façon croque au sel, elles dispensent une sensation vivifiante qui, à chaque fois, me rafraichit le corps et l’esprit. C’est comme si elles me permettaient de refaire le plein d’énergie. Dernièrement, coupant en deux quelques tomates cerise, j’ai eu la confirmation que cette sensation n’était pas qu’une simple impression. Avec émerveillement, j’ai découvert, à l’intérieur du fruit, un véritable arbre de vie.