L’ITALIENNE  AVENTUREUSE

Pour l’état civil, elle se nomme Anna Maria Massetani. Elle est née à Rome le 30 juin 1933 et entame sa 90ème année avec un bonheur discret. De 1954 à 1984, elle a tourné une cinquantaine de films sous la direction de réalisateurs du calibre de Michelangelo Antonioni, Sergio Leone, Dino Risi, Carlos Saura, Claude Sautet, Louis Malle, René Clément, John Frankenheimer, Claude Pinoteau, Pierre Granier-Deferre, Michel Deville, les frères Taviani, Henri Verneuil, Gérard Pirès, Giuseppe Bertolucci… Pourtant, le cinéma n’était pas sa vocation première, loin de là. Sa carrière d’actrice et son rapport au septième art demeurent parmi les plus atypiques.

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HAPPY 97 !!!

Pour la jeune génération, ce vieux monsieur est un inconnu. Tout juste a-t-elle déjà entendu prononcer son nom au détour d’une émission pour cinéphiles. De la fin des années 1960 jusqu’à la fin des années 1990, il a pourtant été un immense réalisateur, acteur, producteur et scénariste américain. Certains affirment même qu’il a créé un style et un courant particulier. Mel Brooks souffle aujourd’hui ses 97 bougies avec la décontraction et le sourire qui restent attachés à une vie et à une œuvre qui en ont influencé beaucoup d’autres.

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LA – MEN – TA – BLE !

L’année dernière, j’avais déjà éprouvé un sérieux doute, pour ne pas dire une réelle déception. J’avais mis ça sur le dos d’un contexte post-covid peu stimulant et d’un manque de bol dans l’itinéraire choisi. Cette année, j’ai voulu en avoir le cœur net et j’ai décidé d’arpenter les rues de Paris à l’occasion de la fête de la musique 2023. Le constat a été sans appel. Pire que dans mes projections les plus pessimistes !

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PAPI RAZZIA

Que dire d’une personne qui a passé sa vie à mentir, à corrompre, à dégrader, à falsifier, à trahir, à intriguer, à pervertir, à arnaquer, à souiller tout ce qui ne servait pas ses propres intérêts ? Que dire d’un obsédé sexuel qui a recours à des prostituées mineures et à côté duquel DSK et Donald Trump font figure d’enfants de cœur ? Que dire d’un dirigeant politique qui laisse sa nation à la dérive tandis qu’il engraisse ses comptes bancaires au point de devenir l’homme le plus riche du pays ? Que dire de cette détestable incarnation du mâle et du mal italien, qui ronge une société en détruisant toutes ses valeurs humaines ? Que dire lorsque cette personne disparait ? Pas grand chose. Et même rien. C’est mieux ainsi. Que des individus de la même espèce, tels que le Russe Poutine ou le Hongrois Orban, lui rendent hommage en se déclarent ses amis de toujours est significatif. Que le pape François salue « son sens des responsabilités publiques et son tempérament énergique » est incompréhensible. Des sept péchés capitaux, il n’y en pas un que cet imposteur n’ait visité régulièrement ! Que l’Italie oublie la trentaine d’affaires en justice qui le concerne et décrète une journée de deuil national en hommage à celui qui l’a bafouée et ridiculisée durant tant d’années est pathétique. Aujourd’hui, la décadence romaine se déguste à la sauce milanaise.

PLEINES LIGNES

Au départ, mon voisin de palier caressait l’espoir d’être ramasseur de balles dans les tournois féminins de tennis. Lorsque je lui ai fait remarquer la jeunesse et la sveltesse des préposés à cette tâche, il a accusé le coup, du haut de sa quarantaine bien tassée et de ses abdos bien enveloppés. Il n’a pas lâché l’affaire pour autant, mû par un soudain regain d’intérêt pour ce sport très médiatisé. Le lendemain, il avait reporté son attention sur une autre fonction, jetant son dévolu sur le poste de juge de ligne. Trois critères essentiels avaient, semble-t-il, motivé son choix : la situation avantageuse de ces observateurs privilégiés, juste derrière les joueuses, leur position de prédilection, légèrement courbés, les mains sur les genoux, afin de scruter au mieux leurs cibles attitrées, et enfin les petites chaises qui leur étaient réservées, ainsi que les caissons de protection au sol où, selon lui, on pouvait planquer quelques canettes de bière bien fraîches. Je n’ai pas voulu le détromper, de peur qu’il ne se renfrogne et m’accuse de toujours vouloir le critiquer, en dénigrant systématiquement ses bonnes idées ou ses intentions du moment.

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L’HUMOUR NOIR EN DEUIL

Il y a un an, presque jour pour jour, j’avais relayé sur ce blog un sketch de Guillaume Bats et Laura Laune intitulé “Le sexisme” (voir ci-dessous). Il y distillait cet humour noir dont il savait abuser, et cette autodérision vis à vis de son handicap, qui lui avait permis de se faire une place bien à lui dans le monde du spectacle. Atteint par une maladie génétique communément appelée la maladie des os de verre, il blaguait volontiers (comme dans la vidéo ci-dessus) à propos de son espérance de vie réduite. Guillaume Bats est décédé ce jeudi 1er juin 2023, à l’âge de 36 ans. Dans le même sketch, il assurait ne pas craindre la mort pour la bonne et simple raison qu’il croyait en la réincarnation. Il s’imaginait revenir en aigle royal, une choix judicieux afin de régler ses comptes avec l’ange gardien qui n’avait pas vraiment fait son boulot à sa naissance…

BONDS ET REBONDS

Alors que débute le tournoi de Roland Garros, coup d’envoi, pour certains, d’une quinzaine à flemmarder sur canapé devant leur télé, l’attrait du tennis féminin ne souffre plus d’aucune discussion. Les tenniswomen ont haussé leur niveau de jeu en même temps que leurs tenues se sont largement émancipées. Les nostalgiques de la petite jupette blanche plissée en sont désormais pour leurs frais. Les joueuses ont simultanément gagné une autre bataille, sur le plan financier cette fois. En constante augmentation ces dernières années, la dotation des Internationaux de France propose une parfaite égalité hommes/femmes, avec des récompenses allant de 69.000 à 142.000 euros lors des trois premiers tours de la compétition. À chaque étape franchie, le montant du chèque a de quoi atténuer la déception engendrée par la défaite : 240.000 euros pour les huitièmes de finalistes, 400.000 euros pour les quarts de finalistes et 630.000 euros pour les demi-finalistes. Le lauréat et la lauréate de cette édition 2023 recevront chacun la modique somme de 2,3 millions d’euros, tandis que les finalistes malheureux pourront se consoler en empochant 1,2 million. De quoi craquer pour quelques paires d’escarpins haut de gamme une fois les tennis rangées dans les sacs de sport.