PAPA
Il s’en est allé à 84 ans, le 10 décembre 2016, mais pour moi, il est toujours là.
Elles s’en vont, elles s’en viennent. Elles s’animent, elles s’enveniment. Elles s’avivent, elles s’amenuisent. Et soudain, elles s’évanouissent et disparaissent. Seules quelques traces volatiles subsistent en cet écrin-écran. Les humeurs vagabondent toujours entre les lignes.
https://www.youtube.com/watch?v=srLcDhmHn5s
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Il s’était posé sur terre à Liverpool le 25 février 1943. Il s’en est envolé de Los Angeles le 29 novembre 2001. Entre temps, il s’est payé une fantastique balade dans le vent en compagnie de trois autres musiciens échevelés. George Harrison, le plus jeune des Beatles, le plus sensible aussi, eût une influence croissante au sein du groupe. Il introduisit une spiritualité particulière dans leur musique. On lui doit l’apport d’instruments indiens, mais surtout un jeu de guitare très caractéristique. Cristallin ou plaintif, acoustique ou électrique, il était reconnaissable entre tous, dès les premières notes. (suite…)
Droite, gauche, centre, en France ou à l’étranger, on savait les ministres de tous bords très souvent capables du pire et plus rarement du meilleur. Avec une gestuelle très équivoque d’ancienne fumeuse, Agnès Buzyn, qui, depuis le 17 mai 2017 se prévaut pompeusement du titre de Ministre des Solidarités et de la Santé en France, a pollué les ondes audiovisuelles du week-end avec cette réflexion toxique : « Je ne comprends pas, aujourd’hui, l’importance de la cigarette dans le cinéma français. Il se trouve que j’en ai parlé au Conseil des ministres, à Françoise Nyssen (ndlr : notre illustre et presque inconnue ministre de la culture) pour l’alerter. Il y aura des mesures en ce sens. » (suite…)
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À chacun et chacune sa façon de fêter l’armistice. Larme à l’œil ou l’arme au pied. Moi, je préfère l’armistice façon Artémis, cette déesse de la chasse dans la mythologie grecque (la Diane des Romains), protectrice des chemins, des ports, des jeunes enfants et des bébés animaux, bref de tout ce qui initie et définit une nouvelle trajectoire, une nouvelle aventure, une nouvelle perspective. Parée des attributs qui la caractérisent : arc en or, flèches, carquois, croissant de lune et biche, lorsqu’elle se met en chasse, rien ne résiste à cette déesse farouche et sœur jumelle d’Apollon. Un peu comme ma modeste personne quand elle décoche son dernier trait de khôl en prolongement de son œil de biche, à l’orée d’une nuit mystérieuse. (suite…)
https://www.youtube.com/watch?v=5zSWxq8oil8
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Un mélange de grâce ondulatoire et de beauté décomposée. Et une maîtrise du corps insensée, presque irréelle. Le tout dans une fluidité permanente et une légèreté divine. Cette danse du corps qui touche aussi l’esprit m’a hypnotisée en ce dimanche un peu triste. J’ai visionné cette séquence en boucle. Je me la suis repassée un nombre déraisonnable de fois sans savoir pourquoi. À la fin, j’ai senti qu’elle m’avait fait oublier la pluie et l’automne. J’ai compris qu’elle était une invitation à l’optimisme, un encouragement à comprendre et à savourer le mouvement de la vie.
Mon âme vers ton front où rêve, ô calme sœur,
Un automne jonché de taches de rousseur,
Et vers le ciel errant de ton œil angélique
Monte, comme dans un jardin mélancolique,
Fidèle, un blanc jet d’eau soupire vers l’Azur !
Vers l’Azur attendri d’Octobre pâle et pur
Qui mire aux grands bassins sa langueur infinie
Et laisse, sur l’eau morte où la fauve agonie
Des feuilles erre au vent et creuse un froid sillon,
Se traîner le soleil jaune d’un long rayon.
(Stéphane Mallarmé)
D’abord, on ne sait pas quoi faire. On se sent tout cassé à l’intérieur. On respire, ou soupire. On pleure, on pense. Du moins, on essaye. On se dit que c’est forcément injuste, qu’on aurait pu, qu’on aurait du avoir encore un peu de temps. Que si l’on pouvait, on en donnerait bien du nôtre. Rien que pour se dire toutes les choses qui restaient à se dire. Même sans les mots. Juste avec les yeux. Juste avec le cœur. Et puis on cherche à se ressaisir, à reprendre le dessus. Du moins, on essaye. (suite…)
C’est un homme sans tête.
On le croise en semaine
Veste et gilet de laine,
De Nation à Vincennes.
C’est un homme sans tête
Et il court dans la mienne.
J’ignore où est la sienne.
L’a-t-il jeté dans la Seine ?
C’est un homme sans tête.
Mais qui a de la peine.
Il la cache sans haine
Sous le Cours de Vincennes.
C’est un homme sans tête,
Un comte d’Andersen.
Et le public sans gêne
Se moque de la scène.
C’est un homme sans tête.
Mes idées il larsène,
Son exil il promène
À Paris – Sainte Hélène.
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C’était une poupée, qui faisait now, now, now… Toute la journée, elle faisait now, now, now. Elle était tellement jolie que j’en rêvais la nuit. Mais toute la journée, elle faisait now, now, now. Personne ne m’avait jamais dit que je pouvais lui dire oui. À elle, qui sans me regarder, faisait now, now, now… (suite…)