POINT  DE  VUE

brigitte-pi5   ©  Pascal Ito
©©…

Camouflé entre frange et lunettes, sorte d’œillères horizontales, le regard mitraille le viseur du photographe qui formate à son tour la vision, au sens large ou étriqué, de l’observateur réfractaire ou avisé. Les mains agissent comme un support mais ont aussi fonction de protections ou de guillemets. Clap imaginaire.

Cette posture est un recadrage. Il faut savoir transformer la contrainte en alliée pour ne pas dévier de sa route. Le sillon est tracé plus droit lorsque le cheval a des œillères.

 …

Disguised behind fringe and spectacles, like horizontal blinkers, the look is snaped away at the photographer viewfinder, also formating the vision, large or tight, of the refractory or wise observer. Hands act as support but are also used as protection or quotation marks. Imaginary clapperboard.

This posture is reframed. Constraint needs to be transformed into ally, not to divert from one’s itinerary.
Ploughing the furrow is more straight when the horse wears blinkers.

Le sapin de Noël est un trans !!!

100951031_o

« Le sapin de Noël est un trans ! » Et je le démontre, sans tambours ni clochettes !

Deux mille ans avant Jésus Christ, chez les Celtes comme chez les Grecs, l’épicéa était déjà l’arbre de l’enfantement. Les Chrétiens ne se firent pas prier pour le récupèrer et l’associer à la naissance de Jésus, comme par hasard à la même date que le solstice d’hiver (la renaissance du soleil), rite païen pour lequel cet arbre symbole de vie était décoré avec des fruits, des fleurs et du blé ! (suite…)

TEN  YEARS  AFTER

hallow-bc3g

C’était il y a dix ans à peine, il y a dix ans déjà. Sheila, Brigitte, Geovanna et Samantha, l’un des quatuors majeurs du groupe BC3G (Bon Chic 3ème Genre), partaient à l’aventure un soir d’Halloween, non loin de la pyramide du Louvre… On ne les revit jamais sous une telle apparence, mais elles, depuis cette nuit mystérieuse, ne se perdirent plus de vue.

What’s The Matter ?

brigitte-pi3……© Photographie Pascal Ito

Un vernis en train de sécher ?  Le début des soldes ? Un contrôle d’identité ? Une souris sur le lino ? Une araignée au plafond ? Un miroir mal élevé ? Une copine décolorée ? Un fer à repasser oublié ? Un dragueur surexcité ? Un bas qui vient de filer ? Un serment parjuré ? Un envol reporté ? Une question trop osée ?
Ou la certitude d’assumer sa différence, avec l’habitude d’en faire un peu trop pour obtenir de la société le juste assez ?

A nail polish drying? The beginning of the sales? An ID control? A mouse on the lino? Have bats in the belfry? A rude mirror? A bleached girlfriend? A forgotten iron? An overexcited womanizer? Ladded stockings? A baffled oath? A delayed take off? A too daring question?
Or the certitude to accept our difference, with being used to go a little too far in order to get just enough from society?

vsdPublié le vendredi 9 septembre 2016 à 17:15  par Anastasia Svoboda

Inter­view Brigitte Boréale
« C’est un pas de géant pour le troi­sième genre »

capture-d-e-cran-2016-09-09-a-17-20-53

Jour­na­liste et trans­genre, la nouvelle chro­niqueuse du Grand Jour­nal de Canal + a connu des débuts agités. La polé­mique passée, elle consi­dère ce nouveau job comme une belle avan­cée pour « l’ac­cep­ta­tion des diffé­rences. »

« Je m’as­sume, je suis moi telle quelle » résume Brigitte Boréale. La jour­na­liste a trouvé un moment dans le « tour­billon média­tique » de sa rentrée pour accor­der une inter­view à VSD. Un de ses rares entre­tiens jusque là. La chro­niqueuse a débarqué dans la nouvelle équipe du Grand Jour­nal le 5 septem­bre… avec une polé­mique à la clé. Après une vanne de la Miss Météo Ornella Fleury (« Bonjour monsieur-madame »), des télé­spec­ta­teurs et l’as­so­cia­tion des jour­na­listes LGBT ont saisi le CSA pour trans­pho­bie. « Une vanne entre amis » a reca­dré Brigitte dès le lende­main.

Elle est née Philippe Enselme en Lorraine il y a 58 ans. Après des études de psycho (avec le jour­na­liste Denis Robert, son coloc’ à Nancy, resté un ami très cher) puis de lettres, ce passionné d’écri­ture devient jour­na­liste au Matin de Paris puis à Libé­ra­tion. Après une paren­thèse de deux ans en tant qu’é­du­ca­teur spécia­lisé en milieu de préven­tion (« si ces jeunes avaient su à l’époque que celui qui les aidaient à se réin­sé­rer se traves­tis­sait ! » s’amuse-t-elle aujourd’­hui), ce grand spor­tif se spécia­lise dans ce domaine en deve­nant pigiste pour L’Equipe et France 3. En 2004, la chaîne gay Pink TV lui propose un job : « J’ai révélé mon iden­tité. Ça a été un soula­ge­ment. » Car Brigitte Boréale – parce qu’elle se couche aux aurores et que BB sont des initiales qui « portent chance » – existe depuis long­temps et a pris de plus en plus de place : « Mais à vivre une double-vie, on n’existe qu’à demi. Je dis que je suis schi­zo­frelle, avec –lle c’est plus fémi­nin. »

Comment avez-vous vécu cette polé­mique dès votre arri­vée ?

Je ne m’y atten­dais pas ! C’est ma naïveté de blonde méchée ! C’était une polé­mique postiche qui n’avait pas lieu d’être. Les personnes trans­genres ne demandent pas à ce qu’on leur déroule le tapis rouge. Mais juste­ment à être trai­tées comme tout le monde. Cela a au moins permis de parler de la cause trans. Mais je reçois l’ar­gu­ment de certaines mili­tantes : « Etre à la télé devant des millions de télé­spec­ta­teurs, ce n’est pas être entre amis. » L’as­so­cia­tion des jour­na­listes LGBT qui a saisi le CSA ne m’a même pas appelé. Ce n’est pas grave d’en prendre plein la tronche de la part des inté­gristes du mouve­ment. Depuis vingt ans que je trace ma route en tant que Brigitte Boréale, j’en ai pris des claques. Nous n’avons pas réussi, comme la commu­nauté gay, à nous fédé­rer. Il y a encore beau­coup de discus­sions entre les membres de la mouvance trans­genre.

Lors de votre mise au point, vous avez rappelé que le quoti­dien des trans­genres était loin d’être facile.

Il y a encore des barrières à fran­chir. Je n’ai jamais subi d’agres­sions physiques mais les verbales sont quoti­diennes. Encore hier soir après avoir quitté les studios de Canal +, je me suis fait insul­ter par trois jeunes dans mon quar­tier. J’ai fait volte-face pour les confron­ter. Les passants se sont retour­nés. Avec mon allure de trans, les clichés de la pros­ti­tu­tion viennent vite. Visi­ble­ment, ils étaient sensibles au qu’en dira-t-on car ils ont filé. Peut-être aussi parce qu’a­vec des talons de 12, je culmine à 1m94 !

Quelle a été votre réac­tion lorsque Canal + vous a proposé d’inté­grer la nouvelle équipe du Grand Jour­nal ?

C’est un pas de géant pour le troi­sième genre. Je ne remer­cie­rai jamais assez Victor Robert d’avoir pensé à moi. Que Canal m’ait donné ma chance est une grande avan­cée pour la visi­bi­lité, pour l’ac­cep­ta­tion des diffé­rences. J’ai reçu beau­coup de témoi­gnages. Comme « on a notre Cail­tyn Jenner à nous », ça m’amuse. Comme elle, je suis encore moitié-moitié.

C’est-à-dire ?

Je ne renie pas mon origine mascu­line. Je ne me ferai pas opérer. C’est déjà diffi­cile de jouer contre la société, alors jouer contre natu­re… Je refuse aussi la chirur­gie esthé­tique. Je sais que je n’ai pas un visage harmo­nieux en tant que femme, mais fina­le­ment peut-être que ça inter­pelle plus. On peut jouer avec les codes. Comme Conchita Wurst !

Comment Brigitte est-elle appa­rue ?

Je me suis traves­tie très tôt. A 4 ans, j’ai décou­vert une crino­line dans une malle. Ça m’a élec­trisé. Comme si ça révé­lait quelque chose en moi. J’avais déjà cette dualité. A l’ado­les­cence, je la masquais. Je me traves­tis­sais en cachette. J’avais un look andro­gyne, entre Patrick Juvet et John Lennon. Et j’avais des inter­ro­ga­tions : est-ce anor­mal ? Aujourd’­hui, je ne me remets en garçon que de façon excep­tion­nelle.

En 2011, votre fille Morgane (qui a rencon­tré Brigitte lorsqu’elle avait 13 ans) a parti­cipé à Secret Story, avec le secret « Mon père s’appelle Brigitte. »

Nous devions le faire toutes les deux. Ende­mol m’avait démar­ché plusieurs fois. Notam­ment pour La Ferme célé­bri­tés. Comme je suis curieuse, je suis même allée au casting ! Puis ils sont régu­liè­re­ment reve­nus à l’at­taque pour Secret Story. Morgane a décidé de parti­ci­per pour la saison 5. Fière de montrer qu’avoir un père qui se traves­tit n’est pas un handi­cap. Au contraire ! Nous avons cette compli­cité père/grande sœur/fille. Pour elle, je serai toujours son papa.

Avez-vous d’autres projets télé­vi­suels ?

Des tas de gens dont je n’avais plus de nouvelles me rappellent aujourd’­hui. Les lignes sont en train de bouger. Mais je ne veux pas m’épar­piller. Je suis loyale et recon­nais­sante. J’ap­prends le métier du talk-show, tout en faisant parta­ger mon vécu.

Vous avez égale­ment tenu plusieurs petits rôles dans des fictions.

Toujours des échas­sières de bar, des pros­ti­tuées ou des échap­pées d’asile. Le jour où on m’ap­pel­lera pour jouer une boulan­gère ou une factrice, la société aura vrai­ment évolué !

Quelque part, vous pratiquez un mili­tan­tisme sensible.

Il faut emme­ner l’autre avec soi, dans quelque chose d’hu­main. Quand je faisais des arts martiaux, j’ai toujours été plus aikido que karaté.

 

Propos recueillis par Anas­ta­sia Svoboda                                                           Crédit photo : Canal +

Source : http://www.vsd.fr/actualite/interview-brigitte-boreale-c-est-un-pas-de-geant-pour-le-troisieme-genre-16534

 

Reines de la drague ?

Après le sujet sur RuPaul traité hier soir dans le Grand Journal de Canal +, bon nombre de questions m’ont été posées à propos des transformations dragqueens. Un article plus complet est en préparation concernant le phénomène drag’ lui-même (qui a malheureusement tendance à se faire plus discret en France ces dernières années), mais j’ai sélectionné, parmi une foule de vidéos pertinentes, un extrait assez révélateur sur le plan du maquillage et de la coiffure. (suite…)

Parmi les nombreux articles qui ont défrayé la chronique à mon sujet récemment, j’en ai remarqué un tout particulièrement. Rédigé par Damien Mercereau et publié sur Le Figaro.fr, il est non seulement documenté avec justesse, mais fort bien écrit dans sa progression.  Il vous est livré in extenso ci-dessous.

Le Grand journal :
l’incroyable histoire de Brigitte Boréale

xvm1f7cd5b8-7424-11e6-ac5c-63a934f078a7Par Damien Mercereau

Victor Robert a lancé lundi la nouvelle saison du talk-show de Canal+ avec une équipe de chroniqueurs qu’il a lui-même choisi. Parmi eux, la journaliste transgenre de 58 ans. (suite…)

ZOOM  BACK

tetu-brigitteboreale

La rubrique «Presse Purée» est une sorte de projecteur braqué sur un sujet, une personnalité, une situation qui a attiré mon attention dans les médias (presse écrite, audiovisuelle, internet, etc…) français ou étrangers. Cette semaine, après la polémique postiche sur la transphobie qui a suivi ma première apparition dans le Grand Journal de Canal +, commentaires et points de vue divers ont jailli de toutes parts. (suite…)

PETITE PRÉCISION DIFFUSÉE DANS LE GRAND JOURNAL
CANAL +  MARDI 6 SEPTEMBRE 2016

6sept16 – BRIGITTE GRAND JOURNAL on Vimeo.

MERCI À TOUS CEUX ET CELLES QUI ONT VOULU PRENDRE MA DÉFENSE HIER SOIR SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX, C’ÉTAIT TRÈS GENTIL, MAIS COOL LES AMIS… DON’T WORRY, BE HAPPY.
LA VANNE D’ORNELLA QUI ME DISAIT “BONSOIR MONSIEUR DAME” ET ME PROPOSAIT UN PLAN À TROIS, C’ÉTAIT DE LA VANNE (ET DE LA BONNE À MON AVIS). JUSTE DE LA VANNE ENTRE AMIS.
EN AUCUN CAS DE LA TRANSPHOBIE. LA TRANSPHOBIE, JE SUIS BIEN PLACÉE POUR SAVOIR CE QUE C’EST. QUAND ON CRACHE SUR MON PASSAGE DANS LA RUE OU QU’ON ME TRAITE DE SALE TRAVELO DANS LE MÉTRO, ÇA C’EST DE LA TRANSPHOBIE.
(suite…)