INTERROGATION

brigitte-pi3……© Photographie Pascal Ito

Un vernis en train de sécher ? Le début des soldes ? Un contrôle d’identité ? Une souris sur le lino ? Une araignée au plafond ? Un miroir mal élevé ? Une copine décolorée ? Un fer à repasser oublié ? Un dragueur surexcité ? Un bas qui vient de filer ? Un serment parjuré ? Un envol reporté ? Une question trop osée ?
Ou la certitude d’assumer sa différence, avec l’intention d’en faire un peu trop pour obtenir de la société le juste assez ?

A nail polish drying? The beginning of the sales? An ID control? A mouse on the lino? Have bats in the belfry? A rude mirror? A bleached girlfriend? A forgotten iron? An overexcited womanizer? Ladded stockings? A baffled oath? A delayed take off? A too daring question?
Or the certitude to accept our difference, with being used to go a little too far in order to get just enough from society?

LA  TÉLÉ  RE-ALITÉE


Infectée et malade depuis longtemps, la téléréalité n’en finit pas de rechuter. Elle poursuit un lent pourrissement, d’elle-même et des gens qu’elle contamine, devant ou derrière les écrans, comme un virus que l’on ne parviendrait pas à contenir et encore moins à éradiquer. En France, la dernière affaire en date a poussé plusieurs candidates de l’émission “Les Anges de la Téléréalité” à révéler les abus et les abjections d’une production sans foi ni loi. Débauche, prostitution, mensonge, délation, manipulation, harcèlement, agression, j’en passe et des pires, toutes ces incitations aux plus bas instincts semblent avoir été érigées en règles de conduite et en garants de notoriété factice. Les candidats et candidates doivent s’y plier ou disparaître. Une poignée de rebelles se révolte et brise le silence de temps à autre. Pourquoi sont-ils si peu ? Morgane, qui fut à l’avant du combat sur YouTube, avec une vidéo retentissante (4 millions de vues) en janvier 2019, puis, en avril 2020, avec la parution d’un livre (Treize Semaines), en explique les principales raisons.

L’ÂME  DES  LIEUX

De gauche à droite : Brigitte, Giovanna et Henri IV.

C’était un 14 mai et nous quittions, mon amie Giovanna et moi, notre fief du Banana Café, bar mythique et exotique des nuits parisiennes, qui anime la rue de la Ferronnerie et le quartier des Halles depuis près de quarante ans. Ce soir-là, il ne faisait pas froid mais le temps était à la pluie, avec quelques gouttes de nostalgie. Je le fis remarquer à mon amie qui me demanda pourquoi je pensais cela. D’une Française à une Brésilienne, la traduction des impressions est parfois plus aisée par les silences que par les mots. Je lui devais tout de même une explication. « Esta nostalgia é difícil de explicar ». Généralement, la nostalgie se définit comme un sentiment de regret d’un temps ou d’un lieu autrefois agréables mais devenus lointains. Éloignement spatial ou temporel, peu importe, ce regret n’est pas un remords. C’est un mal du pays ou un bien du passé, comme un soupir intérieur, qui devient présent mais nous échappe en même temps. Saudade, spleen, blues, mélancolie ; un peu de tout cela avec un soupçon d’autre chose. (suite…)

Les couloirs du métro parisien et ses affichages publicitaires peuvent parfois proposer des rencontres inattendues. Elles sont aptes à distraire ou à choquer selon les sensibilités ou les mentalités. Elles suggèrent souvent des liaisons insolites entre l’absurde et la réalité, entre l’humour et la trivialité, entre le politiquement correct et l’érotiquement incorrect. Tout est affaire de conjugaison. En l’occurrence, ce qui demeure très contrariant, hormis l’inadéquation des tarifs par rapport à la nature et la classification des prestations suggérées, est bien évidemment l’absence du “s” dans l’accord verbal de “tu niques”… Une faute conjugale pour le moins grossière.