TAMBO ART


À Inakadate, petit village de l’île de Honshu, au nord du Japon, les agriculteurs ont une véritable âme d’artiste. Ils créent des tableaux picturaux étonnants, aux allures de tableaux géants, en utilisant différents types de riz. Depuis le début des années 1990, ils y ont développé avec brio le “tambo art”, ou art des rizières. Tirant parti d’un savoir-faire rizicole ancestral, ils ont élevé cette forme de Land art à un niveau jamais atteint jusque là. Devenu célèbre dans tout le Japon, ce village s’est progressivement forgé une réputation mondiale. D’une modeste curiosité locale au départ, cette initiative a vite provoqué un regain touristique qui a attiré des centaines de milliers de visiteurs chaque année. Les thèmes du patrimoine culturel national alternent avec des sujets plus diversifiés, tels que la Joconde, Marylin Monroe, Godzilla, Napoléon 1er, des personnages de manga ou un hommage au cinéma américain (La Guerre des Étoiles et Autant en Emporte le Vent). Ces dernières années, l’extraordinaire technique des agriculteurs sur le terrain, multipliant les effets de perspective et les nouvelles variétés de riz, s’est encore affinée avec l’élaboration de patrons toujours plus complexes et plus précis, grâce à une conception assistée par ordinateur. On en oublierait presque, n’en déplaise à l’oncle Ben, le caractère comestible de la céréale. Mille mercis aux villageois d’Inakadate pour avoir promu cet art bien particulier, qui est un régal pour les yeux, et qui a l’inestimable vertu de ne pas laisser le riz cantonné à nos assiettes.

LA MACHINE À REMONTER LE TEMPS


Recherche appliquée, fantasme ou science fiction ; on en fait tout un plat.
C’est pourtant pas sorcier de fabriquer la machine à remonter le temps.

DEAREST PETULA


Née le 15 novembre 1932 à Epson, dans le Surrey, en Angleterre, Petula Sally Olwen Clark, plus connue sous le nom de Petula Clark, fut, des deux côtés de la Manche, l’une des artistes les plus populaires des années 1960. Chanteuse, compositrice et actrice britannique de par sa naissance, elle fut rapidement adoptée par la France, qui, outre le succès, lui procura un mari dès 1961 en la personne de Claude Wolff, alors attaché de presse de la maison de disques Vogue. Fêter ses 90 ans un an après ses noces de diamant (60 ans de mariage) n’est pas donné à tout le monde. Faire voyager dans le temps ses admirateurs non plus.

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LE DÉFILÉ MODE BC3G


Trop tôt disparue en 2013, Martine Marcowitz était une femme d’esprit et d’élégance rare. Sa culture et sa sincérité, de même que sa diction et son humour, me fascinèrent dès notre première rencontre, dans les studios de Pink tv, en 2004. Son parcours était à son image. Passée par hypokhâgne et les classes préparatoires littéraires aux grandes écoles, s’étant d’abord consacrée au monde de l’édition, elle s’orienta ensuite vers celui de la mode et la beauté, dans un style et avec une verve bien à elle. Rédactrice en chef à Marie-France, rédactrice en chef du magazine Femme, puis directrice de la rédaction d’Atmosphères (tout en collaborant à Pink TV), elle avait écrit plusieurs ouvrages, notamment les opus parfums et beauté du magnifique coffret « Chanel en trois volumes – Mémoire des marques ; Mémoire de la beauté ; Mémoire de la mode », paru aux éditions Assouline, fin 2012. À la grande époque de la petite chaîne rose, nous étions rapidement devenues très proches. Martine nous avait fait l’honneur et le plaisir de présenter à l’écran notre première collection de mode BC3G (Bon Chic 3ème Genre). Nous ne l’avons jamais assez remerciée. Nous évoquons parfois sa mémoire avec quelques copines rescapées de cette aventure. Je pense souvent à elle lorsque je lis ou j’aborde des sujets dans lesquels elle excellait. La mode a bien changé depuis notre belle complicité. Quel dommage que tu ne sois plus là pour en parler. Martine, ton sourire et ton amitié nous manquent.

PISTE RECYCLABLE


Cet arbre mériterait d’être verbalisé sur le champ !
Il emprunte une voie strictement réservée aux piétons et aux vélos !

En plus, il tente de passer inaperçu en se peignant une flèche sur le tronc !

HÉROÏQUES !


Définitivement, le rugby a cette intensité et cette solidarité que le football a perdu (mais l’a-t-il jamais eu ?) depuis belle lurette. Ce samedi 12 novembre 2022, au Stade Vélodrome de Marseille, et au terme d’un match épique, les Français ont vaincu les Sud Africains, champions du monde en titre, sur le score de 30 à 26. On répète souvent que le rugby est un sport de combat. Il n’a jamais autant mérité cette classification que durant cet affrontement titanesque. Pas moins de quatre protocoles commotion enregistrés dans la première demi-heure de jeu, et un cinquième dès la 48ème minute, en seconde mi-temps ! Les joueurs faisaient la queue à l’entrée du vestiaire médical ! De mémoire de commentateur et de spectateur, on n’avait jamais vu cela. Et lorsque ces gladiateurs modernes ne pouvaient plus prendre part à la bataille sur le terrain, ils revenaient tout de même sur le banc de touche pour épauler les copains, tel Jonathan Danty, souffrant pourtant d’une fracture du plancher orbital. On est loin des ballerines du ballon rond qui s’écroulent à la première pichenette ou font des roulés-boulés exagérés au moindre croche-patte. Avec cette 12ème victoire d’affilée, les Bleus établissent un nouveau record dans l’histoire nationale de leur discipline. On aimerait y voir un signe dans la perspective de la prochaine Coupe du Monde de Rugby, la dixième du genre, organisée en France en 2023. Au delà de leurs performances physiques, les rugbymen donnent tout son sens à la notion de sport collectif. Ils existent pour et par les partenaires. Ils défendent leurs couleurs sur la pelouse autant que leurs valeurs avec courage et honneur. C’est aussi pourquoi, quelle que soit l’issue du combat, ils gagnent les cœurs et ne les perdent jamais.

ARMISTICE ET ARTÉMIS


À chacun et chacune sa façon de fêter l’armistice. Larme à l’œil ou l’arme au pied. Moi, je préfère l’armistice façon Artémis, cette déesse de la chasse dans la mythologie grecque (la Diane des Romains), protectrice des chemins, des ports, des jeunes enfants et des bébés animaux, bref de tout ce qui initie et définit une nouvelle trajectoire, une nouvelle aventure, une nouvelle perspective. Parée des attributs qui la caractérisent : arc en or, flèches, carquois, croissant de lune et biche, lorsqu’elle se met en chasse, rien ne résiste à cette déesse farouche et sœur jumelle d’Apollon. Un peu comme ma modeste personne quand elle décoche son dernier trait de khôl en prolongement de son œil de biche, à l’orée d’une nuit mystérieuse.

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DEVINETTE MONSTRUEUSE


Grand jeu de la semaine post-halloween : Qui peut bien se cacher derrière ce faciès monstrueux ? Seul indice mis à disposition avant d’entamer votre recherche parmi les diverses suggestions exprimées ci-dessous : le bonne réponse figure effectivement dans la liste de ces dix propositions. Ce spécimen attachant et hyper-actif est donc :

A : Le nouveau variant Covid 213312 qui prépare une offensive imminente.

B : La tête de votre patron quand vous lui demandez une augmentation.

C : L’acarien de maison blotti dans votre literie, qui raffole des squames humaines.

D : Le portrait robot du hater malsain qui déverse son fiel planqué derrière son écran.

E : La tête de la fourmi pas prêteuse quand la cigale ou quiconque vient l’importuner.

F : La représentation psychique de votre partenaire qui ronfle trop fort la nuit.

G : L’extra-terrestre vedette du prochain épisode cinématographique d’Alien.

H : La toute première peluche qui couva Vladimir Poutine dans son berceau.

I : La reconstitution en 3D de l’ancêtre commun à tous les mammifères.

J : La dernière trouvaille de Brigitte Boréale pour vous énerver pendant dix minutes.

Paragraphe à ne pas lire avant d’avoir formulé votre réponse :

Tous lauréats ayant trouvé la solution de cette énigme seront submergés de félicitations et de la fontaine intarissable de notre immense admiration, et, fort aise de cette distinction fabuleuse, ils pourront alors s’entendre dire : « Et bien dansez maintenant ! ». La Fontaine, fort aise, fabuleuse, et bien dansez maintenant… Est-il bien nécessaire de confirmer la bonne réponse ? Il s’agit évidemment d’une tête de fourmi, vue au microscope. Ce petit insecte, pourtant réputé très social avec ses congénères, ne l’est assurément pas en tous lieux et en toutes circonstances. Oppressé par le quémandage insistant d’une cigale imprévoyante ou sous la plaque écrasante d’un microscope, il n’est guère enclin, on le comprend, à afficher un franc et grand sourire.