ARMISTICE ET ARTÉMIS

À chacun et chacune sa façon de fêter l’armistice. Larme à l’œil ou l’arme au pied. Moi, je préfère l’armistice façon Artémis, cette déesse de la chasse dans la mythologie grecque (la Diane des Romains), protectrice des chemins, des ports, des jeunes enfants et des bébés animaux, bref de tout ce qui initie et définit une nouvelle trajectoire, une nouvelle aventure, une nouvelle perspective. Parée des attributs qui la caractérisent : arc en or, flèches, carquois, croissant de lune et biche, lorsqu’elle se met en chasse, rien ne résiste à cette déesse farouche et sœur jumelle d’Apollon. Un peu comme ma modeste personne quand elle décoche son dernier trait de khôl en prolongement de son œil de biche, à l’orée d’une nuit mystérieuse.

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VENI VIDI VITTI

Elle fait partie de ces actrices qui ont du chien, de celles dont on se souvient plus que bien. La façon de jouer avec ses cheveux, de tenir une cigarette, de fixer le vague à l’âme, de laisser sa bouche entrouverte, comme une promesse jamais tenue. Mais toujours retenue. Par elle ou par ses soupirants. Derrière ou devant l’écran

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93 ANS

Gilles Vigneault est né le 27 octobre 1928 à Natashquan, au Québec, et a toujours défendu la langue française outre Atlantique. Fils d’un marin pêcheur et d’une mère institutrice de campagne, il a rapidement puisé son inspiration dans les œuvres de Ronsard, Hugo, Rimbaud, Baudelaire, Verlaine, tout en restant fidèle à ses racines canadiennes. Poète, écrivain, auteur, compositeur et interprète, il est devenu, en sept décennies d’une carrière artistique on ne peut plus prolifique, une véritable légende vivante en Amérique francophone. La France l’a découvert dans les années 1960 et toute la francophonie européenne lui a emboîté le pas dans les années 1970. Il fête aujourd’hui ses 93 ans avec une éternelle vigueur, et peut-être un peu de nostalgie, dans une société qui ne prend peut-être plus le temps de savourer en famille, celui qui passe :

Mon pays c’est une planète
Dont les vieillards n’ont plus le temps
De voir venir dans leur lunette
Le beau déluge des enfants
Qui doucement font place nette.

103 ANS !!!

Né le 22 octobre 1918 à Hong Kong, en Chine, René de Obaldia est sans doute l’écrivain français contemporain le plus singulier… et le moins connu ! Sa longévité, avec un score de 103 ans aux pâquerettes, n’est pourtant pas ce qui constitue son originalité première.

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80 YEARS !


Il est né le 13 octobre 1941 à Newark, dans le New Jersey (USA), et a formé, avec son compère Art Garfunkel, le duo le plus célèbre de la musique pop/folk occidentale. Aujourd’hui, Paul Simon souffle ses 80 bougies avec la même flamme qu’à ses débuts sur scène, dans les écoles de musique new-yorkaises, en 1956. J’ai tout de même eu un choc en découvrant l’une de ses photos, montrant un petit bonhomme à moitié chauve, avec des bonnes joues d’écureuil et un costard cravate plutôt strict. Pas sûr que j’eusse pu le reconnaître en le croisant dans la rue…

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MOURIR  PEUT  ATTENDRE…
LE  FILM  AUSSI  !


Dans ce vingt-cinquième opus de la célèbre série cinématographique, il y a toujours autant de balles qui sifflent tous azimuts, d’explosions intempestives, de méchants sans scrupules, de voitures criblés d’impacts et de missions impossibles, mais vous avez intérêt à vous muscler les fesses (ou bien choisir votre fauteuil) si vous voulez le découvrir dans une salle de cinéma à partir de ce 6 octobre 2021. Ce James Bond revisite l’ère Daniel Craig en y mettant un point final, l’acteur britannique disant définitivement adieu à ce rôle.  Cela justifiait-il un tel assemblage de scènes, pas toujours d’action, et de références gigognes à la saga 007 ? Le résultat est un long métrage qui porte bien son nom car il s’étale sur pas moins de 2h47min. Et deux heures trois quarts c’est au moins un tiers de trop ! Le méli-mélo d’arcs narratifs devant fagoter le tout de façon cohérente ou surprenante peine à atteindre son objectif. Les petites déceptions succèdent aux rebondissements attendus. Les ingrédients de base sont là, mais le cocktail n’est plus détonnant. Les effets spéciaux ne suffisent pas. Les personnages qui accompagnent le héros manquent de relief. Le spectateur est rarement surpris. James Bond n’est plus l’agent 007. Le mâle dominant hétérosexuel cède la place à la superwoman black un peu trop dans l’air du temps. Il devient plus humain mais plus vulnérable. Ce n’est plus le James que les fans ont connu. Et par dessus le marché, il meurt à la fin ! Autant de raisons de patienter un peu pour le déguster at home, confortablement allongé dans votre lit, une vodka-martini à la main, avec olive de préférence. La sortie du film sur grand écran a été retardée plusieurs fois depuis deux ans en raison de la pandémie covid 19. Celle sur petit écran devrait survenir plus rapidement. De toute façon, il n’y a vraiment rien qui ne puisse attendre.

PARADIS  OU  ENFER  ?

Je sais bien que l’on devient subitement le meilleur dès que l’on meurt, mais les litanies et dithyrambes qui ont suivi le décès de Bernard Tapie, en ce dimanche 3 octobre 2021, m’ont littéralement tuée ! Un instant, j’ai cru que l’on enterrait un saint. Un Saint Bernard, toujours prêt à venir en aide à son prochain et le guider hors de la tourmente. Les nombreuses affaires judiciaires et diverses casseroles (une véritable batterie de cuisine !) attachées à sa personne ont à peine été évoquées. Quid de l’affaire du Crédit Lyonnais ? Et des 403 millions qu’elle a coûté au contribuable français, avec l’odieuse complicité de Christine Lagarde, à l’époque ministre de l’économie, et actuelle présidente de la banque centrale européenne ?! Aucun journaliste n’a évoqué le sujet, ni le fait que la mort du principal intéressé entraînait automatiquement l’extinction de toute action publique à son encontre. Je ne fais évidemment pas partie de ceux qui ont longtemps souhaité la disparition de l’homme d’affaires français, pas plus que je ne fais partie de ceux qui la pleurent aujourd’hui, bien souvent avec des larmes de crocodile. Un vieux sage de mon village natal, qui ne roulait pas sur l’or, disait qu’il était heureux de vivre chichement, mais sans aucune affaire tordue à se reprocher, surtout pas pour des questions d’argent. Il ajoutait : « À quoi cela sert-il d’être le plus riche du cimetière  » ? Une autre déclinaison du célèbre adage : l’argent ne fait pas le bonheur. Où qu’il soit à présent, il n’est pas certain que Bernard prenne davantage le temps de méditer sur le sujet.

ET  DE  86  !

Née le 1er octobre 1935 à Walton-on-Thames, dans le sud-est de l’Angleterre, Julie Andrews est une artiste touche à tout qui n’a jamais eu peur d’aborder des registres différents, ni de mélanger les genres. Elle demeure mondialement connue pour deux rôles particulièrement marquants : celui de Mary Poppins, en 1964 (avec cette fabuleuse réplique et chanson dont le titre ressemble à une formule magique : Supercalifragilisticexpidocious), et celui de Victor Victoria (l’histoire insolite d’une femme se travestissant en homme dans les cabarets et le Paris des années 1930), film mémorable, réalisé en 1982 par Blake Edwards, qui fut aussi son mari. Actrice, chanteuse, danseuse, écrivaine, metteuse en scène de théâtre, présentatrice tv, Julie Andrews reste infatigable. À 86 ans, avec un charme et un enthousiasme qui lui sont propres, elle continue d’enchaîner réalisations originales et projets divers, dont beaucoup en direction de la jeunesse (romans et séries éducatives pour enfants). C’est sans doute le secret de la sienne.