« C’EST SUR VOS YEUX QU’IL FAUT METTRE UN VOILE, PAS SUR NOTRE VISAGE »


Extrait du film «La source des femmes», de Radu Mihaileanu, sorti en France fin 2011. Biyouna, chanteuse, danseuse et actrice algérienne y interprétait cette tirade magistrale dans laquelle tout est dit. C’était il y a dix ans déjà. Ni avant, ni après, de la part d’une femme, de quelque origine soit-elle, je n’ai pu voir, sur ce sujet, une prise de position aussi nette et implacable. Le message est limpide, sans concession, empreint de bon sens mais aussi de sentiments touchants, d’une sincérité et d’une humanité profonde. Lors de ma saison au Grand Journal de Canal +, j’avais eu la chance de rencontrer Biyouna. Je lui avais dit mon admiration et combien j’avais été impressionnée par sa prestation dans ce film. Elle avait souri, modeste, et m’avait pris la main en me transmettant d’un regard appuyé toute la sympathie et la solidarité que les mots ne peuvent exprimer. Fasse Dieu, ou autre chose, que cette transmission puisse gagner un jour tous les hommes, frères, pères, fils, époux, et toutes les femmes, sœurs, mères, filles, épouses. Et que, dans les cœurs et les consciences, ce genre de vibration lève enfin le voile sur l’essentiel.

LE FOOTBALL REND FOU. LA TÉLÉ AUSSI.


Il ne faut jamais se mettre à dos une femme avant un match important et encore moins lui interdire l’accès au salon sous prétexte qu’elle ne comprend rien au football et qu’elle risque de perturber la retransmission télévisée. Elle peut alors concocter un plan diabolique en guise de représailles et vous mettre définitivement hors-jeu pour la soirée… et les jours suivants. Avis aux machos bornés, qui voudraient se shooter égoïstement au championnat d’Europe des nations.

 

 

 

HEUREUX  CAMÉLÉON


Le moins masculin des Boy, le plus féminin des George a 60 ans en ce lundi 14 juin 2021. Sa musique et son look androgynes avaient émergé dès le début des années 1980, avec son groupe Culture Club. Une vingtaine d’albums et quarante ans plus tard, le tout nouveau sexagénaire continue à concilier avec bonheur le port du chapeau et le fort maquillage. C’est le propre du karma caméléon. Cela méritait bien une petite galerie de portraits… Et une balade nostalgique dans le tempo et les vibrations d’une musique à son image. Avec les harmonies d’un autre genre.

A  MINIMA  !

Le championnat d’Europe de football vient à peine de commencer que l’on est assailli de toutes parts par les nombreux messages publicitaires émanant des équipementiers sportifs. Cela devient proprement intolérable. On devrait réduire de moitié l’espace publicitaire leur étant dévolu.

HAPPY  70


Loin de songer à s’éclipser, l’artiste se produisait encore sur scène en décembre 2019, après cinquante ans de carrière. La voix cassée féminine la plus célèbre du Pays de Galles et de toute l’Europe, qui perça à la fin des années 1970, a 70 ans aujourd’hui. Sans en avoir l’air, elle passe tranquillement du club des sexagénaires à celui des septuagénaires. Happy birthday, Bonnie Tyler.

POUR  LE  SEPTIÈME  CIEL

 

Lors d’une balade rue Chaligny, à Paris, je suis tombée (si je puis m’exprimer ainsi, bien droite et les yeux tournés vers le ciel) sur un tag mural étonnant. Tout en haut d’un immeuble à la façade maussade, était peinte cette inscription : « YA PAS KI VEU TOMBÉ AMOUREUX DE MOI ? ». La phrase m’a d’abord fait sourire. De par les libertés prises avec la langue française, et son style abrégé, à mi-chemin entre le sms et la bd, le message attirait la sympathie. À la fin du mot “amoureux”, la lettre X apparaissait même comme une divine surprise, provoquant un délicieux contraste entre le classicisme conforme d’un élément isolé au beau milieu d’un charivari iconoclaste. Apercevant un passant en train de photographier ce graffiti géant, je fis de même, tout en imaginant la scène de sa réalisation. Le taggeur intrépide avait dû grimper sur le toit d’un bâtiment de six étages, puis, la tête en bas, accroché je ne sais comment, ni à je ne sais quoi, il avait peint ces trois lignes sur environ deux mètres de hauteur, risquant chaque seconde une chute fatale. Défi inconscient ou dépit amoureux ? Poursuite un peu folle, ou désespérée, d’un septième ciel chimérique ? Désir ardent d’imprimer sa trace en hauteur afin d’effacer les trop nombreux râteaux pris au ras du sol ? En plus petit, juste au dessus de cette déclaration, on devine une signature : “KELKUN”. Qui était-ce et quelles furent ses motivations ? On ne le saura probablement jamais, et c’est mieux ainsi.

… ET  DE  GRANDE  SOLITUDE

Il y a le mercredi des Cendres, le vendredi saint, le lundi de Pâques, le dimanche de la Pentecôte, le jeudi de l’ascension… et tous les jours de la divine déception ! Après vingt siècles de réflexion, inutile de se poser la question : sur cette terre, de toute la création, l’homme est toujours le roi des cons. Et si, chose fort improbable, il découvrait une espèce qui puisse l’être plus que lui, nul doute qu’il l’éliminerait dans la seconde, afin de rester seul monarque sur le trône de sa connerie.