HYPER-PRÉCOCITÉ

On dit que la valeur n’attend pas le nombre des années, mais là, franchement, il y a de quoi en tomber raide sur le parquet… et avoir pas mal de difficultés à s’en relever. La très jeune Olivia a déjà tout d’une grande : les pas de danse maîtrisés, le déhanchement, la cambrure, le port de tête, les regards, les expressions corporelles, la gestuelle, les mimiques étudiées, les sourires calibrés, les mouvements des bras et des épaules, les arabesques déliées des doigts, l’élégance et la féminité exacerbées, le tout mis en valeur par des tenues qui accentuent l’excellence de ses évolutions sur la piste. De tout cela, elle sait déjà jouer presque à la perfection. Et avec quelle tonicité, avec quelle conviction ! On en serait presque effrayé tant la performance parait surnaturelle. On ne sait encore si à l’instar d’une Olivia Newton-John, ce petit phénomène, cette dancing queen benjamine, fera un jour chavirer ses admirateurs du monde entier, mais une chose est d’ores et déjà certaine : les futurs Gene Kelly, Fred Astaire et autres Travolta en herbe n’ont qu’à bien se tenir ! Et réviser leurs gammes pour espérer pouvoir soutenir la comparaison.

CONVALLARIA MAJALIS

IL Y A  DE CES MATINS
OÙ TOUT RECOMMENCE BIEN,
AVEC UN TOUT PETIT RIEN,
DE BONHEUR, GAIETÉ, ENTRAIN,
DE FOLIE UN PETIT BRIN.

………

BOISSON CHAT

Si c’est pas malheureux de voir des couples à ce point détruits par l’alcool.
Et pendant ce temps-là, non seulement les souris dansent…
Mais les enfants trinquent !

UNE RUE, UNE NUIT…

Il y a la nuit et il y a des rues. Il y a la rue et il y a des nuits. Malgré nos pauvres certitudes, rien n’y est jamais pareil. Que l’on se croie au même endroit à la même heure, cela suffit à se perdre dans l’insignifiant. Que l’on imagine un autre monde, avec ses passerelles infinies, cela revient à se pendre, au cou de l’immanent. Assurément, dans cet espace-temps, d’autres spirales accélèrent ou ralentissent le cours de notre existence. Certaines choses paraissent plus claires dans l’obscurité. Hors le jour, elles semblent davantage perceptibles. Des mystères apparaissent et disparaissent, ne livrant parfois aucune clef, mais laissant toujours une trace, si ténue soit-elle, vers une autre destination. C’est un jeu d’observation et d’imagination, un peu comme l’inspiration, qui vient d’ailleurs et de soi-même, de loin et de près, et qui rebat les cartes en permanence. S’y forment des tourbillons étranges, que l’on peut espérer ou redouter, invoquer ou repousser. C’est un itinéraire qui change à chaque instant. C’est mon fil d’Ariane inversé, flottant dans l’inconnu. C’est une présomption jamais familière, mais jamais étrangère, une intuition première qui sera peut-être aussi, un jour, la dernière. C’est une nuit et c’est une rue.