UNE NUIT, UNE RUE…

UNE RUE, UNE NUIT…

Il y a la nuit et il y a des rues. Il y a la rue et il y a des nuits. Malgré nos pauvres certitudes, rien n’y est jamais pareil. Que l’on se croie au même endroit à la même heure, cela suffit à se perdre dans l’insignifiant. Que l’on imagine un autre monde, avec ses passerelles infinies, cela revient à se pendre, au cou de l’immanent. Assurément, dans cet espace-temps, d’autres spirales accélèrent ou ralentissent le cours de notre existence. Certaines choses paraissent plus claires dans l’obscurité. Hors le jour, elles semblent davantage perceptibles. Des mystères apparaissent et disparaissent, ne livrant parfois aucune clef, mais laissant toujours une trace, si ténue soit-elle, vers une autre destination. C’est un jeu d’observation et d’imagination, un peu comme l’inspiration, qui vient d’ailleurs et de soi-même, de loin et de près, et qui rebat les cartes en permanence. S’y forment des tourbillons étranges, que l’on peut espérer ou redouter, invoquer ou repousser. C’est un itinéraire qui change à chaque instant. C’est mon fil d’Ariane inversé, flottant dans l’inconnu. C’est une présomption jamais familière, mais jamais étrangère, une intuition première qui sera peut-être aussi, un jour, la dernière. C’est une nuit et c’est une rue.

One thought on “UNE NUIT, UNE RUE…

  1. Très beau et plein de vérité
    J’ai vécu dans ma jeunesse le “déjà vu” et bien d’autres choses dites “inexpliquées”, pourtant il suffit d’écouter, de ressentir, de voir au delà des apparences.

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