À COUTEAUX TIRÉS


Invitée à dîner chez un ami proche la semaine dernière, j’avisai, sur le plan de travail de sa cuisine, un ustensile singulier. Ce porte-couteaux métallique représentait une silhouette humaine, d’apparence masculine, lardée de cinq lames affutées, transperçant le corps au niveau des membres inférieurs, de l’abdomen, du thorax et de la tête. Une sorte de poupée vaudou version Scream. Remarquant mon regard intrigué et devinant ma perplexité, il me confia : « Original, cet accessoire non, tu ne trouves pas ? C’est un cadeau de ma future ex-petite amie. Notre rupture n’est pas encore consommée mais j’ai le sentiment qu’elle se doute de quelque chose… »

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AVEC CIRCONSTANCES EXTÉNUANTES


L’image est extraite d’une séquence du film “Chiens perdus sans collier”, sorti sur les écrans de cinéma en 1955. Adapté du roman du même nom, paru un an plus tôt sous la plume de Gilbert Cesbron, ce long métrage réalisé par Jean Delannoy met en scène un Jean Gabin magistral dans le rôle du juge pour enfants Julien Lamy. Si, près de 70 ans plus tard, la justice et l’éducation se trouvent en proie aux mêmes difficultés, voire pire, c’est peut-être que les véritables problèmes n’ont jamais été traités sérieusement. On en revient, encore et toujours, à la même question : au bout du compte, à qui profite le crime ?

EN TRANSIT PAR BEUVILLERS


Que se passe-t-il lorsque, il y a quelques années déjà, un trio du groupe artistique transgenre “Stratostars” déserte Paris et décide de s’en aller faire les courses du côté de Beuvillers, petit village natal de l’une d’entre elles, en Meurthe-et- Moselle ? Leçon de conduite de caddie, conseils diététiques, tactique anti-paparazzi, considérations psychosociologiques… vous n’échapperez à aucune de leurs élucubrations trans-relationnelles en consultant ce premier épisode.

MISS.TIC SUITE


L’article édité à propos de Miss.Tic, ce dernier week-end, a suscité un grand intérêt et des réactions que l’on pourrait résumer par la phrase « On en veut encore ! ». Avec grand plaisir, une série supplémentaire de ses œuvres est donc présentée ici. Extraites de son atelier, d’expositions ou photographiées sur le vif, ces créations sont toujours aussi originales, dans tous les sens du terme. Concernant celles capturées sur les murs ou dans les rues, on peut s’apercevoir que l’artiste ne choisissait pas le cadre au hasard. Souvent, pour ne pas dire toujours, ce fond répond à la forme, tels “l’esprit de liberté“ sur un mur blanc bordé d’un rosier, “l’assignée à résistance” partagée entre deux volets clos, la “femme qu’on diffame” près d’une entrée d’immeuble, “C’est la vie, ça va passer” devant une porte métallique aussi triste que le ciment et les pierres grises la bordant. Il y a ainsi une correspondance évidente entre texte, graphisme et décor. L’ensemble décuple la portée des messages et des sentiments qu’il exprime. Une démarche typiquement mystique, dans le sens premier de l’adjectif : relatif au mystère. Longue vie à celui de l’artiste.

UNE MISS UN STYLE


Comme beaucoup de Parisiens, je n’ai longtemps connu d’elle que ses œuvres au pochoir qui ornaient les murs de la capitale. On la découvrait subrepticement, au coin d’une petite rue pas très bien éclairée, sur un mur oublié, une façade fatiguée, un commerce suranné. Plus le support était modeste ou anodin, plus son art émergeait avec force et produisait un contraste saisissant. Dans ses textes et ses dessins, il y avait toujours cet étrange mélange d’amour et d’humour, ces jeux de mots et d’images, délicieuses esquisses esquives qui nous évadaient, l’espace d’un regard et d’une évocation, bien loin de la grisaille urbaine et de l’ennui métropolitain. J’ai compris bien plus tard les fragilités qui ont fait sa force…

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