COURSE FOLLE
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Course à l’échalote ou marché de dupes, la vie en ville impose souvent un tempo dont les habitants des grandes métropoles aimeraient bien se passer. Lorsqu’un maître de l’humour tel que Raymond Devos s’empare du sujet, les idées s’emballent et les mots ont du mal à suivre. Pourtant, tout s’enchaîne comme par magie. Le règne de l’absurde prend alors des proportions monstrueuses, obéissant à une logique fluctuante et paradoxale. Le rire devient la seule thérapie possible afin de ne pas succomber à ce rythme d’enfer. Comme dans le marathon quotidien du citadin moyen. De nos jours, les humoristes intelligents de la trempe de ce cher Raymond ne courent malheureusement plus les rues, et encore moins les scènes. La dictature du comique bon marché a pris le relai. On rit pour se vider la tête et non plus se la remplir. À l’instar de la politique, l’humour est nivelé par le bas. Vies de fous, villes de fous… Dorénavant, on peut toujours courir pour espérer voir notre société marcher autrement que sur la tête.