LES FESSES EN L’AIR

DÉCOLLAGE ET DÉTOURNEMENT

Le trafic aérien a été fortement perturbé sur les lignes intérieures françaises durant cette semaine de grève nationale et manifestations diverses. La situation ne s’améliore pas ce week-end et le début de semaine prochaine risque fort de battre de l’aile dans les mêmes proportions : 33 % des vols annulés à Paris-Orly, et 20 % en ce qui concerne Bordeaux-Mérignac, Marseille-Provence et Lyon-Saint-Exupéry. La liste n’est pas exhaustive. La DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile) redoute une aggravation du mouvement de grève des contrôleurs aériens contre la réforme des retraites. Cette même direction serre les fesses en priant pour que la grogne n’aille pas croissante, jusqu’à affecter le trafic international à Paris-Charles de Gaulle.

Il ne manquerait plus que le personnel navigant se mette à débrayer à son tour pour que le mouvement contestataire s’étende et que cela parte en vrille pour de bon. Me revient en tête la chanson de Jacques Dutronc, “L’hôtesse de l’air”, titre phare de l’album intitulé “L’aventurier”, sorti en 1970. Rapidement devenue l’une des meilleures ventes de 45 tours, cette rengaine avait gagné toutes les couches de la société. Les fesses en l’air, les talons hauts, vive le pelotage, voir le bas d’en haut… pas sûr qu’un artiste puisse aujourd’hui jouir d’une telle liberté de ton. Tant sur le fond que la forme, ou les formes, l’auteur de ces paroles serait irrémédiablement voué aux vociférations des intégristes féminines. À l’époque pourtant, le grand public, masculin comme féminin, avait accueilli la ritournelle avec le sourire, sachant faire la différence entre humour décomplexé et machisme déplacé. En ces temps de morosité ambiante, de conflits répétés et de divergences exacerbées, notamment par les réseaux politiques et internet, il serait bon que certains s’occupent davantage de leurs postérieur que de celui des autres. Aux faux culs, qui gardent le leur coincé entre deux chaises, et qui le dandinent entre égoïsme et hypocrisie, comment ne pas préférer celles et ceux qui revendiquent franchement le doux rêve du décollage, voire du détournement, les fesses en l’air ?

L’Hôtesse de l’Air
(Jacques Dutronc)

Toute ma vie, j’ai rêvé
D’être une hôtesse de l’air.
Toute ma vie, j’ai rêvé
De voir le bas d’en haut.
Tout ma vie, j’ai rêvé
D’avoir des talons hauts.
Toute ma vie, j’ai rêvé
D’avoir, d’avoir
Les fesses en l’air.

L’avion est détourné.
Détachez vos ceintures.
Libérez vos complexes.
Tenez-vous par l’index.
Surveillez vos réflexes
En attendant l’aventure.

Toute ma vie, j’ai rêvé
D’être une hôtesse de l’air.
Toute ma vie, j’ai rêvé
De n’plus jamais passer
Par les bas et les hauts
De notre petite terre.
Toute ma vie, j’ai rêvé
D’avoir, d’avoir
Les fesses en l’air.

L’avion est détourné.
Nous sommes en altitude.
Perdez vos habitudes.
Changez vos attitudes.
Tout le monde se dénude.
Fini la servitude.

Toute ma vie, j’ai rêvé
D’être une hôtesse de l’air.
Toute ma vie, j’ai rêvé
D’avoir des talons hauts.
Toute ma vie, j’ai rêvé
De voir le bas d’en haut.
Toute ma vie, j’ai rêvé
D’avoir, d’avoir
Les fesses en l’air.

Fini le pilotage
Mais vive le pelotage.
Fini le décollage
Mais vive le collage.
L’avion est détourné.
On en est tout retourné.

Toute ma vie, j’ai rêvé
D’être une hôtesse de l’air.
Toute ma vie, j’ai rêvé
D’avoir des talons hauts.
Toute ma vie, j’ai rêvé
De voir le bas d’en haut.
Toute ma vie, j’ai rêvé
D’avoir, d’avoir
Les fesses en l’air.

Loiloilo, loiloilo, loiloilolo lo
Loilololololo, loloiloiloilo
Loiloiloilo
Loiloiloilololo, loilololo…

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