RAQUEL WELCH

05/09/1940 – 15/02/23

Elle fait partie des rares femmes qui ont eu le monde à leurs pieds et fait fantasmer la planète entière. Née à Chicago le 5 septembre 1940, d’un père bolivien et d’une mère américaine, elle suit très tôt des cours de danse et de comédie. À 17 ans à peine, elle gagne un premier concours de beauté puis collectionne de nombreux titres les années suivantes : Miss Fairest of the Fair, à San Diego (Californie), Miss Photogenic, Miss Contour, Miss Maid of California… Sa beauté lui ouvre rapidement les portes du mannequinat. À 19 ans, elle épouse James Welch et celle qui, jusque là, s’appelait Jo Raquel Tejada, devient alors Raquel Welch, un nom qui ne va pas tarder s’afficher en majuscules à la une de tous les magazines.

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Ses premiers jobs sont des emplois en tant que serveuse dans des établissements huppés et des soirées de grand standing. Son charme y opère aussi efficacement que sur les podiums des défilés. Le mannequinat lui confère une notoriété grandissante et la conduit naturellement vers le petit écran. Elle fait ses premières apparitions dans des séries télévisées telles que Le Virginien et Ma Sorcière Bien Aimée. De 1964 à 1965, le grand écran prend le relai. Ce ne sont encore que de tout petits rôles, mais elle croise des personnalités comme Robert Taylor, Elvis Presley, James Stacy… 1966 est l’année de la révélation. Avec Le Voyage Fantastique, un film de science fiction, puis Un Million d’Années avant JC, Raquel Welch se hisse d’emblée tout en haut de l’affiche et fait une entrée tonitruante dans le monde du 7ème art. Sa plastique et son interprétation la propulse au rang de star internationale. Marylin Monroe étant décédée en 1962, elle reprend le flambeau du sex symbol sans même l’avoir prémédité. Elle est désormais la célébrité américaine et croule sous les propositions et sollicitations des producteurs d’Hollywood.


Son nom est désormais sur toutes les lèvres. Les médias se l’arrachent et les magazines font le forcing pour l’inviter en couverture. Les demandes d’interview pleuvent. Elle a définitivement franchi un cap. Science fiction, comédie, western, fantastique, polar, film de cape et d’épée, film musical, humoristique, historique, film à sketches ou à thème, et même psycholique (en 1970, dans le film Myra Breckinridge, elle interprète un rôle de transsexuel), Raquel Welch s’essaye avec succès dans tous les genres. À présent, elle donne la réplique à des partenaires d’un autre calibre : Marcello Mastroianni, Vittorio De sica, James Stewart, Dean Martin, Frank Sinatra, Peter Sellers, Ringo Starr, Bill Crosby, Jean Paul Belmondo, Burt Reynolds, John Huston, Charlton Heston, James Coburn, Christopher Lee, Burt Reynolds, Yul Brinner, Tom Seleck, Robert Wagner, James Mason, Richard Chamberlain, Jean Pierre Cassel, Harvey Kietel… Certains ont bien du mal à rester concentrés et garder leur sang froid. Raquel Welch marque la décennie 1965-1975 de son empreinte incandescente en incarnant la quintessence de la féminité moderne et libérée. Élue plus belle femme du monde durant cette période, une évidence pour le public masculin de l’époque, elle est au faîte de sa gloire.

Pourtant, les années 1980 marquent un coup d’arrêt dans sa carrière cinématographique, qui compte une quarantaine de longs métrages. Voulant prouver un talent ne reposant pas sur de seuls critères esthétiques, elle cherche à s’affirmer dans un autre registre, mais les scénarii qu’elle espère n’arrivent pas. La rançon du succès et les producteurs au cervelet étriqué ne lui proposent que des scripts décevants, où le seul suspens réside dans le numéro de la page indiquant la scène où elle doit se dévêtir. Elle confie alors : « J’avais vraiment le sentiment que les gens se moquaient totalement de moi. Ils ne s’intéressaient qu’à l’autre femme : celle à califourchon, en bikini de peau de lapin, avec cette impossible taille de guêpe ! Ils étaient tous amoureux de cette espèce de super woman venue tout droit d’Amazonie »… En 1982, suite à une rupture de contrat abusive, elle gagne un procès contre la Metro-Goldwyn-Mayer, condamnée à lui verser 15 millions de dollars. Cela n’arrange pas vraiment sa situation. Sans doute lassée par ces désagréments et ces déceptions, ainsi que par le manque d’audace et d’imagination de son entourage professionnel, elle décide de prendre du recul. Entre 1994 et 2017, elle refait quelques apparitions dans une dizaine de films, avant de tourner définitivement la page cinéma.

Avec un Golden Globe (pour son interprétation dans le film Les Trois Mousquetaires, réalisé par Richard Lester en 1973) et son étoile au Walk of Fame de Los Angeles (attribuée en 1996), Raquel Welch n’a guère été récompensée à la mesure de sa célébrité par le monde du 7ème art. Lorsque l’on analyse de plus près ses performances dans les différents rôles qu’il lui a été donné d’interpréter, on s’aperçoit toutefois qu’elle a réussi à les griffer d’une empreinte très personnelle. Mêlant humour et glamour, elle leur a donné un relief particulier, bien différent de ce à quoi certains ont voulu les réduire. Avec Ursula Andress, elle est peut-être la seule à avoir réussi cette prouesse.

De 1987 à 2017, l’actrice se plait à renouer avec les séries télévisées, ce genre audiovisuel qui l’avait accueillie à ses débuts. Une façon de boucler la boucle. Au total, elle aura pris part à une cinquantaine d’entre elles, dont, pour les plus connues, Loïs et Clark, Central Park West, Sabrina, L’Apprentie Sorcière, Seinfeld, Spin City, Les Experts : Miami… Plutôt discrète au sujet de sa vie privée, malgré quatre mariages et autant de divorces, elle voit ses deux enfants se risquer dans son sillage. Son fils Damon, né en 1959, est acteur. Sa fille Tahnee, née en 1961, est mannequin et actrice.

Dans mes années universitaires, je me souviens d’un copain étudiant qui avait tapissé sa chambre de photos et posters de Raquel Welch. Il prétendait qu’elle venait d’une autre planète et ne pouvait pas vieillir. Son cœur, assurait-il, ne battait que pour elle. Raquel Welch est décédée mercredi 15 février 2023 à Los Angeles, le lendemain de la Saint Valentin, à l’âge de 82 ans. Pourtant, lorsque je regarde ses photos, qu’elle soient en noir et blanc ou en couleurs, je repense à cet ami perdu de vue depuis une trentaine d’années. Et je me dis qu’il avait raison.

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