NEVER GIVE ME YOUR MONEY ?

ONE SWEET DREAM…


Le duo est composé des deux compères Jack Black et Kyle Gass, à la fois musiciens et comédiens, issus d’une troupe de théâtre de Los Angeles baptisée The Actors Gang et dirigée par l’acteur réalisateur américain Tim Robbins. Initialement portés sur le hard rock, ils ont toutefois commencé par des reprises de Bobby McFerrin dans les années 1990, jusqu’à cette version étonnante, sortie en 2021, de “You Never Give Me Your Money” des Beatles.

Outre la qualité musicale et la virtuosité de la partition guitare acoustique, la touche parodique mêlant humour, poésie surréaliste et délire visuel donne une coloration frénétique à ce clip, tout en respectant l’essence originale du morceau (malgré quelques tripatouillages des paroles à un certain moment). Paul McCartney avait écrit cette chanson en 1969, pour dénoncer l’imbroglio financier dans lequel se trouvait les Beatles juste avant leur séparation. Le groupe générait alors des revenus colossaux mais ne voyait jamais les billets, seulement des “funny papers” (des drôles de papiers) sur lesquels les comptes étaient plus ou moins compréhensibles. George Harrison disait : « On reçoit des bouts de papier disant combien d’argent on a gagné, ceci, cela. Mais on ne l’a jamais vu en vrai, en livres, en shillings ou en pences. On a tous une grande maison, une voiture et un bureau. Mais c’est comme s’il était impossible de voir vraiment la couleur de l’argent qu’on a gagné ». Les Beatles n’étant pas du genre à se morfondre éternellement, “You Never Give Me Your Money se termine sur une note onirique, une pensée libératrice, qui embarque tout le monde vers un ailleurs et un futur débarrassé de toute contrainte matérielle.

Jack Black et Kyle Gass, dont le duo se nomme désormais Tenacious D, ont rebondi sur cette idée en la prolongeant avec bonheur et autodérision. Ils ont conclu leur clip par “The End”, la dernière chanson de l’ultime album enregistré par les Beatles : Abbey Road (bien que sa sortie ait précédé celle du disque Let It Be). “You Never Give Me Your Money” introduisait un meddley qui enchainait huit compositions et “The End” concluait le tout, ainsi que la grande aventure des Beatles, avec cette phrase qui est aussi une philosophie : « Et, au final, l’amour que tu reçois est égal à l’amour que tu fais ».

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