BIEN JOUÉ, LES FILLES !

BONS  BAISERS  DE  SICILE

Matteo Salvini, vice-président du conseil des ministres et ministre de l’intérieur du gouvernement Conte, est une figure de proue de la Ligue du Nord (Lega Nord), parti politique eurosceptique de l’ultra-droite italienne. Farouche opposant à l’union civile des couples de même sexe, il cristallise la défiance de nombreuses associations LGBT. La semaine dernière, de passage à Caltanissetta, en Sicile, pour soutenir un membre du parti, il ne s’attendait probablement pas à être trollé par deux sympathiques étudiantes venues gentiment l’inviter à poser avec elles pour un selfie.

Croyant avoir affaire à deux supportrices, il prit la pose en leur compagnie mais, au moment de déclencher l’appareil, les deux jeunes femmes échangèrent un baiser qui n’était pas prévu au programme de Salvini. Un agent de sécurité tenta de s’interposer, mais trop tard ; clic clac, dakodak, le cliché était dans la boîte ! Et quelques instants plus tard, sur la toile. D’abord mise en ligne sur Instagram, rapidement reprise par tous les réseaux sociaux, Facebook et Twitter en tête, puis par les médias et journaux italiens, la photobomb est devenue virale en quelques heures à peine.

Les deux étudiantes, prénommées Gaia et Matilde, n’avaient pas prémédité leur geste de longue date mais ont agi de la sorte afin de dénoncer les positions anti-LGBT de ce cher Matteo, qui n’avait pas hésité à définir la parentalité homosexuelle comme non-naturelle. Selon Gaia, leur initiative malicieuse constitue « une défense des droits de tous devant ceux qui les dénigrent (…) C’est un message contre ceux qui tentent de limiter la liberté, y compris celle de la communauté LGBT ». Sa complice Matilde a renchéri :  « Salvini travaille pour limiter la liberté d’expression, y compris sexuelle, en Italie. Nous sommes seulement amies mais notre baiser était un magnifique message ».

Comme quoi deux étudiantes d’à peine 20 ans peuvent faire preuve d’une ouverture d’esprit et d’une générosité bien plus grande que celles d’un ministre de 46 ans. Mais ça, en Italie comme en France, on le savait déjà depuis longtemps.


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