EUROVARTOVISION OPUS 26

VARTOCHISSIMO  !!!


En sociologie, une génération désigne un groupe dont les éléments ont vécu une même période, avec ses événements, ses influences, ses changements, ses repères, ses codes… Biologiquement parlant, une génération humaine correspond au cycle de renouvellement d’une population adulte. Elle couvre une durée d’environ 25 ans. C’est le cap que vient juste de franchir l’Eurovartovision, qui fête son 26ème anniversaire au palais des Glaces, ce lundi 11 juin 2018.

Créé en 1992 à l’occasion de la fête de la musique, cet événement annuel est une étourdissante parodie du grand concours de l’Eurovision. Son créateur, Michel Guyery est plus connu sous le surnom de Vartoch, un pseudo légué par une amie de toujours : Virginie Lemoine. Tout petit déjà, Vartoch était fasciné par ce grand rendez-vous international de la chanson, dont la 63ème édition s’est déroulée à Lisbonne, au Portugal, le 12 mai dernier (remporté par Israel avec la chanteuse Netta). Retransmis en direct dans une cinquantaine de pays, ainsi que sur la plateforme You Tube, son audimat est colossal. En 2016, il avait passé la barre des 200 millions de téléspectateurs !

Avec son grand sourire, son enthousiasme sensible et sa silhouette de Tintin au pays des paillettes, Vartoch a donné vie à une germination festive et altruiste du concept. L’organisation et le déroulement de la soirée sont calqués sur le modèle original, avec des moyens évidemment beaucoup plus modestes. Chaque année, c’est un véritable casse-tête pour boucler le budget mais chaque année, c’est un formidable trésor de générosité et de créativité qui transforme l’aventure en pari réussi. Les contraintes les plus dures engendrent souvent les surprises les plus douces.

D’une dizaine de candidats aux tout débuts, ils sont aujourd’hui plus d’une vingtaine à concourir et proposer une débauche de créations scéniques, musicales et chorégraphiques concoctées dans une ambiance euphorique qui contamine les spectateurs en deux temps, vingt mouvements. Ces interprétations en live, qui sont des reprises de titres réels, respectent même la langue d’origine des pays représentés ! Je me suis souvent demandé comment, depuis 25 ans, aucune chaîne française n’avait eu la bonne idée de retransmettre ce show nettement supérieur à certains divertissements bien pâles qui trustent pourtant les écrans. Cœur de cible pour des chaînes telles que Pink tv, Numéro 23 ou Paris Première, l’Eurovartovision pourrait également trouver sa place dans les grilles d’Arte, M6 ou Canal +. Où donc sont passés les producteurs novateurs ?

Autre atout maître : les soutiens indéfectibles de personnalités telles que Jean-Paul Gaultier et Marie Myriam, faisant office de parrain et marraine fidèles. Plus une ribambelle de people qui sont une aubaine pour les photographes de la presse du même nom ce soir-là. Car, à l’instar des prestations échevelées qui se succèdent sur les planches, les fauteuils du jury sont garnis de composantes aussi diverses qu’insolites. Quelques exemples parmi d’autres : Virginie Lemoine, Jean Claude Dreyfus, Fabienne Thibeault, Armande Altaï, Marthe Mercadier, Julien Doré, Pierre et Gilles, Guesh Patti, Alex Taylor, Séverine Ferrer, Stone, Hervé Villard, Catherine Arditi, Laurent Broomhead, Ysa Ferrer, Jean Luc Romero, Laurent Petit Guillaume, Corinne Hermès, Oscar Sisto… Lors de ma première participation, il y a une douzaine d’années déjà, j’avais eu le plaisir d’y retrouver Desireless et Chantal Ladessous (les jury, au même nombre que les candidats, sont formés par des trios). Complicité et voyage-voyage mémorables.


L’année passée, j’avais eu la divine surprise d’être associée à mes amis Shawa Pablo-Chester, mannequin et photographe d’un autre genre, et Cédric Naimi, auteur et homme de médias. Nous formions le jury d’Andorre… un comble pour une  Brigitte Boréale qui se couche aux aurores !

Autre souvenir indélébile : la prestation en 2014 des SS : les Siamesische Schwestern, qui représentaient l’Allemagne. Et qui remportèrent la compétition haut la main en dépit de leur petite taille. Un coup d’œil sur la vidéo ci-dessous est assez évocateur. Il est significatif du ton et des qualités mises en avant par ce concours délirant. On lui doit par ailleurs la naissance de certains personnages comme Yvette Leglaire.

Le Trianon, le théâtre du Gymnase, la Cigale, le Bataclan, Bobino : l’EuroVartovision a déjà baladé sa folie douce sur une une dizaine de scènes parisiennes. L’édition 2018 est programmée ce lundi 11 juin au Palais des Glaces (37 rue du Faubourg du Temple, dans le dixième arrondissement) pour la sixième année consécutive. Le troisième genre y sera à nouveau représenté comme il se doit, dans la salle et sur la scène. La présentation du spectacle a été confiée à une redoutable trinité : Cassandra, Tapiôka et Kevin Tage. Projetés sur grand écran comme autant d’amuse-gueules vidéos, les petits films de présentation des candidats ou des anciens gagnants valent également le détour !

À quelques encâblures des trois coups, Vartoch doit flipper un peu sous sa triple casquette de comédien, chanteur, organisateur. Mais il en a vu d’autres. Il boucle une génération entière d’Eurovartovisions turbulents et truculents. Il est le chef de famille et l’homme-orchestre d’une aventure rêvée. Et parfaitement réalisée. Yvette, sa jeune maman de 87 ans sera présente à ses côtés, comme chaque année. En 2017, elle s’était illustrée en duo avec Jacqueline Boyer et la chanson Tom Pillibi, qui avait remporté le concours de l’Eurovision pour la France en 1960. Cette année, un hommage sera rendu à France Gall avec Poupée de cire. Comme d’habitude, les bénéfices de l’Eurovartovision seront versés à une association méritante. Après SOS Homophobie en 2017, c’est au tour de l’association Le Cœur à l’Ouvrage d’être l’heureuse élue pour cette édition 2018.

Jacqueline Boyer et la maman de Vartoch

 

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