JOURNÉE MONDIALE CONTRE L’HOMOPHOBIE

HOMOPHOBIE ET TRANSPHOBIE : MÊME COMBAT

Comme chaque année, le 17 mai s’est imposé en tant que journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie. La date fait référence au 17 mai 1990, jour où l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) se décida enfin à extraire l’homosexualité de la liste des maladies mentales. Concernant le transsexualisme, aujourd’hui appelée dysphorie de genre, il fallut encore attendre 23 ans pour que l’APA (Association Américaine de Psychiatrie) daigne faire de même, en 2013. La France avait pris les devants en 2010, sous l’impulsion de Roselyne Bachelot, avec un décret au Journal Officiel retirant « les troubles précoces de l’identité de genre » de la liste des affections psychiatriques .

À l’occasion du 17 mai 2018, les médias français ont mis l’accent sur une meilleure formation et sensibilisation des services de police face au victimes, homosexuelles ou transgenres, venant porter plainte suite à des agressions ou des discriminations leur portant préjudice. Mais peut-on parler de réelles avancées en la matière ? L’association SOS Homophobie vient de publier un rapport annuel très alarmant. Il dénonce une hausse de près de 5 % des actes homophobes et de 15 % des agressions physiques. Les personnes transgenres sont encore plus touchées puisque l’on remarque une augmentation de 56 % des violences transphobes entre 2016 et 2017. L’augmentation significative de ces délits pose d’autres questions. Les sanctions prévues par la loi, et surtout leur application, sont-elles suffisantes ? La banalisation d’insultes et brimades homophobes, que ce soit dans la vie quotidienne ou sur internet (les réseaux dits sociaux n’arrangent pas les choses), n’est-elle pas le premier terreau dans lequel les agressions physiques nourrissent leurs racines ?

Dès 2003, le Québec, qui fut à l’origine, avec la Fondation Émergence, de la promotion de cette journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie, insista sur le fait de sensibiliser et éduquer les jeunes le plus tôt possible. Le comité IDAHO (International Day Against Homophobia) prit ensuite le relais pour développer maintes actions, dont beaucoup vont dans ce sens, avec un thème principal chaque année. Celui de 2018 est : le droit des personnes LGBT dans le monde. C’est bien, mais pour le grand public, et les jeunes en particulier, cela demeure plutôt abstrait. Comment pourrait-on embrayer, à l’échelle nationale, sur une action plus concrète ?

Le sport, comme souvent, pourrait être un vecteur fédérateur. Du 4 au 12 août 2018, Paris organise la dixième édition des Gay Games. Plus de 15.000 participants sont attendus, en provenance de 80 pays. Une quarantaine de sports sont au programme, répartis en 150 compétitions organisées sur 70 sites et associées à de nombreux événements culturels ou artistiques. La France ne tient-elle pas là une occasion unique de communiquer et d’échanger dans un mélange des genres exceptionnel ? Et aussi de mettre à mal les phobies de tout poil. Ce serait notre grande journée mondiale pour l’homophilie et la transphilie. Une journée d’une semaine…

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