LE JAPON N’A PLUS LA PATATE !

BLONDES  À  TROQUER


Rien ne va plus au pays du soleil levant : la pomme de terre est en voie de disparition ! La faute aux violents typhons et aux méchantes inondations qui ont martyrisé l’archipel en 2016. Tout le nord du pays a été frappé de plein fouet. Dans la grande île d’Hokkaido, à vocation essentiellement agricole, le désastre a été total. Les récoltes catastrophiques ont contraint les grands fabricants de chips et autres en-cas du même type à réduire leur production jusqu’à ne plus pouvoir livrer leurs produits. Or les Japonais et Japonaises en raffolent. Pour certaines couches de la population, dont les plus jeunes, c’est devenu une véritable addiction. Ce sevrage brutal a déclenché une véritable effroi, accentué par l’annonce d’une prochaine disparition des frites de la carte des restaurants, y compris dans les célèbres fast food à l’enseigne rouge et jaune. La panique générale a évidemment provoqué d’impitoyables safaris chips dans les rares rayons encore approvisionnés. Les précieux sachets se sont arrachés à prix d’or. Certains ont été mis aux enchères sur internet à des pris de départ surréalistes : 200, 300, jusqu’à 500 euros l’unité ! Pour certaines variantes, goût burger par exemple, ce tarif peut doubler. Si vous comptez visiter le Japon sous peu, vous savez quoi emporter dans votre valise.



La première pensée venant à l’esprit des nantis Européens que nous sommes est : mais pourquoi diable n’ont-ils pas tenté d’enrayer cette pénurie grâce aux importations de pommes de terre en provenance d’autres pays ? Bonne question. La solution parait simple de prime abord, mais c’est sans compter la réglementation drastique du ministère de l’agriculture nippon qui restreint les quantités, les périodes d’arrivage et les zones géographiques dans lesquelles les vénérables tubercules sont susceptibles d’être transformées. On revient donc à la case départ : production largement insuffisante et rupture de stock assurée. La crise s’est aggravée depuis le début du mois d’avril malgré les efforts des producteurs de “snacking” qui ont cherché en vain des produits de remplacement, mais ont vite compris que la pénurie serait inéluctable passé le premier trimestre 2017. L’année dernière, plus de 130.00 tonnes de chips (cela fait un sacré volume) avaient été allégrement consommées sur un marché représentant plus de 1,35 milliard d’euros. Mais ça, c’était avant que les parmentières ne se fassent hacher menu par les typhons.

Aujourd’hui, le seul fait de prononcer le terme de “french fries” relève de la conduite à risque. Les images évoquées confinent alors au fantasme absolu. Certains individus ont même avoué succomber à des rêves obsessionnels de partouze géantes au beau milieu de frites croustillantes ! Sur les réseaux sociaux, la colère monte et les commentaires se font de plus en plus menaçants. De son côté, la presse essaye de ne pas dramatiser ce qui est en train de devenir une cause de déprime nationale. Les radios et les médias télévisés sont dans le même bain et ne savent plus trop comment réagir. Il y a de la friture sur les ondes. Personne ne peut prédire aujourd’hui quel sera le dénouement de ce marasme collectif. Les sumos ont le seum. Les geishas ont l’air de bintje en robe de chambre. Même les yakuzas en ont gros sur la patate. Tous ne rêvent que d’une chose : sortir de ce cauchemar et de ce Japotatoe Gate le plus rapidement possible. Car, si les carottes ne sont pas encore définitivement cuites, une chose est certaine : ça presse, purée !


 

 

 

 

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