DANSE CONTEMPORAINE DE LA FOI

Une danse contemporaine de la foi.

Les dernières JMJ (journées mondiales de la jeunesse) se sont déroulées du 26 au 31 juillet dernier à Cracovie, en Pologne. Plus de 2,5 millions de pélerins ont participé à cet événement organisé tous les trois ans par l’Église catholique romaine (les prochaines JMJ auront lieu à Panama en 2019). Messes, concerts, expositions, débats, créations théâtrales… c’est un immense espace-temps de parole et de rencontre qui s’ouvre aux jeunes catholiques du monde entier.

Cette année, lors d’un concert du groupe mexicain «Tireso», un prêtre français a fait sensation. Le père Franck Legros a improvisé avec brio quelques pas de danse dans lesquels se mêlaient joie et légèreté. Souplesse évidente au niveau des chevilles et poignets, harmonie parfaite entre les balanciers gracieux de ses bras et les croisements énergiques de ses jambes, cet homme d’église semblait virevolter davantage sur la musique que sur le sol. Avec, de temps à autres, un index pointé vers le ciel, comme pour appeler ou rappeler le divin. Loin d’entraver ses belles rotations à l’équilibre oblique, sa soutane semblait en amplifier l’allégresse et la fluidité.
L’un des membres du groupe musical a posté un petit extrait vidéo de cette prestation sur Facebook et le cap du million de vues a été franchi en quelques jours à peine !

Rien d’étonnant car cet homme est un ancien danseur professionnel qui a interrompu sa carrière lorsqu’il s’est senti appelé par Dieu un soir, au retour d’une répétition à l’opéra. Il a mis fin à un dernier contrat avec le ballet de Dusseldorf, en Allemagne, pour entrer au séminaire et se consacrer pleinement à sa vocation. Un très beau documentaire réalisé par Laurent Buchemeyer, intitulé ‘’Un danseur dans la maison de Dieu’’, illustre ce parcours atypique avec un soin approprié. Un extrait d’environ un quart d’heure est visible sur YouTube. Prêtre du diocèse d’Evreux, Franck Legros dépoussière l’église actuelle de certaines idées reçues et développe un lien particulier avec les jeunes paroissiens qu’il entraine (et qui l’entrainent aussi) dans la danse de ses projets. Son credo, moderne et accessible à tous, est bien résumé dans cette déclaration :

« Pourquoi est-ce qu’on aurait le droit d’être heureux avec tout son être, c’est à dire son esprit et son corps, partout dans le monde, sauf dans l’église ? Précisément, on dit qu’on est les enfants de Dieu. Alors, je ne vois pas pourquoi notre père nous dirait : « Allez ; tiens-toi bien ! Je t’aime beaucoup mais il ne faut pas du tout que tu exprimes la joie, et tu n’exprimeras pas la liberté que je te donne. » Pour moi, c’est complétement contradictoire. Si on est appelé à la joie et à la liberté, c’est vrai dans le monde, comme dans l’église, dont on dit que c’est un petit cosmos. On doit donc pouvoir l’y manifester aussi. Faire danser dans l’église, pour moi, c’est profondément biblique… »

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