JOYEUX PÈRES NOËL


Chaque année, au cours des mois de décembre et janvier, certains médias et sites internet présentent une ribambelle de mères Noël on ne peut plus désirables et avenantes, la plupart du temps en dessous sexy ou tenues affriolantes. Rarement, leurs équivalents masculins sont exposés dans les mêmes conditions et sous les mêmes atours. Il fallait donc réparer cette lacune fâcheuse et tenter de rétablir un semblant d’équilibre dans ce traitement particulier de l’actualité ès nativité. Une première proposition est avancée ici avec cette sélection légèrement orientée…

CHATS PERCHÉS

À l’occasion des fêtes de fin d’année, les décorations intérieures font toujours l’admiration des petits et des grands. Parmi les tout petits, certains peuvent toutefois avoir les boules et griller subitement un câble. Inutile alors de les enguirlander lorsque le mal est déjà fait. Prenez plutôt les devants et surveillez aussi attentivement que régulièrement votre magnifique Chat Pin de Noël.

VERY HAPPY NIGHT


L’expectation est si longue et la délectation si courte. Tout jeune déjà, on attend avec impatience cette nuit du 24 au 25 décembre qui s’évanouit toujours trop vite. Avec l’âge, les aspirations changent de costumes. Les hivers successifs les dépouillent de leurs attraits, tels bois et guérets. Même si l’on finit par y croire de moins en moins, le Père Noël demeure un ami bienveillant, si ce n’est pour soi-même au moins pour ceux qu’on aime. Chaque année, il est l’invisible invité de millions de foyers, qui ne lui tiennent nullement rigueur de ses absences répétées et ses visites éclair, pourtant confinées aux limites de l’impolitesse. C’est qu’il a fort à faire ce gentil Père Noël, flanqué de ses deux qualités majeures : indulgence et générosité. Mais que fait-il, une fois ce mémorable réveillon terminé, des 363 autres jours de l’année ?

ÉCRITS PRÉMONITOIRES


Aldous Huxley (1894-1963) fut un écrivain, romancier et philosophe britannique, qui produisit une cinquantaine d’ouvrages, dont l’incontournable roman d’anticipation dystopique : “Le Meilleur des Mondes”. Ce livre, que j’ai dévoré durant mon année de Terminale, est remarquable en tous points. Écrit en 1931 et publié en 1932, il expose déjà les travers et les excès d’une société qui, hélas, ressemble fort à un modèle que nous connaissons bien aujourd’hui. En est extraite la citation ci-dessus, qui donne une idée très significative de sa teneur générale.

Humaniste et pacifiste à tendance satiriste, reconnu comme l’un des intellectuels majeurs de son temps, ce cher Aldous a développé et étayé son sujet de manière implacable dans le passage suivant :

« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente.  Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées.

Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de philosophie.

Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, par la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser.

On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.

Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur (qu’il faudra entretenir) sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur. L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. »

Balaise et visionnaire, non ? Ces quelques lignes, qui, rappelons-le tout de même, ont été publiées il y a tout juste 90 ans, sonnent comme un terrible constat, doublé d’une analyse dont la pertinence et les prolongements font froid dans le dos. Est-il nécessaire de leur ajouter quoi que ce soit ? Sinon un simple : « Well Done, Dear Aldous » !

SOUVENIRS CHALEUREUX


J’ai souvenance, dans la Lorraine de mon enfance, de mois d’hiver où la neige et les paysages glacés nous réchauffaient le cœur aussi surement que les bouillottes que nos grand-mères glissaient sous les draps nous réchauffaient les pieds. Quand il n’était pas arrivé par surprise et en silence au cours de la nuit, nous espérions ce manteau blanc de toutes nos forces. Dans une salle de classe blottie autour d’un poêle à charbon assez poussif de bon matin, nous guettions les premiers flocons au travers de vitres décorées de magnifiques fleurs de givre. Lorsque le phénomène météoromagique se produisait enfin, l’instituteur peinait quelques minutes à maintenir la discipline. Quelques punitions pouvaient être décochées ici et là mais la menace d’une sanction collective sous forme d’heure de retenue suffisait à mater tout embryon de rébellion. La récré, puis la sortie de l’école communale, scintillaient de projets éphémères, entre concours de glissades et batailles rangées, construction d’igloos et de bonhommes de neige…

(suite…)

EPICEA TRANSGENRE


Chaque année, quelques semaines ou quelques jours avant Noël, des millions de petits migrants culturels d’origine végétale viennent peupler nos salons ou nos entrées avec brio et majesté. Mais que sait-on vraiment de ce charmant colocataire très temporaire ? Très longtemps, ma pensée fut torturée par cette problématique épineuse. Qui est-il ? D’où vient-il ? Que nous cache-t-il ? Que nous dit-il ? Et pourquoi se maquille-t-il ainsi ? En guise de cadeau ou d’étrenne, au pied du sapin de Noël, sont déposées quelques réponses à toutes les questions que vous ne vous êtes jamais posées sur ce petit épicéa très spécial, et si joliment travesti, dès que survient la fin de l’année…

BLUE  CHRISTMAS  ?


En espérant que l’homme, qui n’est décidément pas un cadeau pour la Terre, cesse un tant soit peu d’être un Père Fouettard à l’encontre de la planète, de sa flore, de sa faune… et se décide enfin à la choyer sans en perdre la boule.