DANSER DANS LE NOIR

Une voix, une guitare, une vibration, une palpitation, une émotion… Une longueur d’ondes, douce et fragile, qui se transforme en implosion sentimentale et dynamite doucement le cœur, jusqu’à consumer l’être tout entier. On ne peut réfréner ce langoureux et profond embrasement sans faire couler quelques larmes. Et si celles-ci s’épanchent à l’extérieur, c’est que l’on n’a peut être envie d’étouffer ce délicieux incendie à l’intérieur.

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À mon grand-père.

MORT APPARENTE

Mon grand-père est mort comme il a vécu. D’un seul coup. Sans demi-mesure ni compromission. Sournoise, la mort s’est glissée dans son dos un 12 de juillet. Elle l’a surveillé de loin au matin, le laissant se lever et débuter sa journée avec entrain. Le regard torve et la démarche calque, elle l’a suivi en haut du village puis l’a raccompagné à la maison. Il l’a bien fait suer en cette chaude journée d’été. Elle était obligée de le pister sous un soleil de plomb, elle dont la noire invisibilité lui chauffait l’échine. Il a dû lui en cuire de le voir ainsi gambader à droite et à gauche à 81 ans.

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LA – MEN – TA – BLE !

L’année dernière, j’avais déjà éprouvé un sérieux doute, pour ne pas dire une réelle déception. J’avais mis ça sur le dos d’un contexte post-covid peu stimulant et d’un manque de bol dans l’itinéraire choisi. Cette année, j’ai voulu en avoir le cœur net et j’ai décidé d’arpenter les rues de Paris à l’occasion de la fête de la musique 2023. Le constat a été sans appel. Pire que dans mes projections les plus pessimistes !

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OPÉRATION IMPOSSIBLE

……

Un virus particulièrement tenace continue de parasiter bon nombre d’ordinateurs et de réseaux un peu partout dans le monde. Au gré de sa propagation, il semblerait qu’il affecte également pas mal d’utilisateurs, dont les neurones ont tendance à se rigidifier, et dont les boîtes crâniennes émettent alors un son très significatif, assez proche de celui produit par les maracas lorsqu’on les secoue. À quand le grand nettoyage de printemps ?

CINQUANTE ANS APRÈS

Au début des années 1970, le groupe “Les Poppys” fit un véritable tabac avec une chanson intitulée “Non, non, rien n’a changé”. Composée de 17 enfants issus de la manécanterie des Petits Chanteurs d’Asnières (déjà connu grâce aux émissions télévisées de Guy Lux et Danièle Gilbert), cette formation vocale adopta une coloration pop très marquée. Le texte de la chanson était un appel au pacifisme, qui s’inscrivait dans le mouvement hippie condamnant la guerre au Vietnam. Il est frappant, et navrant, de constater que, un demi siècle plus tard, il est toujours d’une actualité affligeante. Disque d’or quelques mois à peine après sa sortie, ce titre propulsa immédiatement le groupe sous les feux de la rampe, l’entrainant dans une série harassante de concerts et de tournées, pas évidente à gérer pour des pré-adolescents devant dans le même temps poursuivre leurs études. Certains durent quitter l’aventure pour des questions de mue vocale, ou tout simplement d’incapacité à tenir ce rythme effréné. Ceux qui parvinrent à tenir le choc, et assurèrent des millions de ventes, n’en tirèrent aucun bénéfice financier. En 1997, une dizaine de membres des Poppys attaqua en justice Eddie Barclay (Disques Barclay) et Jean Amoureux (fondateur de la chorale d’Asnières). En 2001, cette action aboutit à un non lieu, confirmé en appel en 2002, alors que des CD des Poppys étaient régulièrement réédités sans leur accord, ni la moindre rémunération. À l’évidence, dans les conflits armés comme dans les batailles judiciaires, les adultes savent bien mieux manœuvrer que les enfants. Décidément, non, non rien n’a changé.

Non, Non, Rien N’a Changé

C’est l’histoire d’une trêve que j’avais demandée
C’est l’histoire d’un soleil que j’avais espéré
C’est l’histoire d’un amour que je croyais vivant
C’est l’histoire d’un beau jour que moi petit enfant
Je voulais très heureux pour toute la planète
Je voulais, j’espérais que la paix règne en maître
En ce soir de Noël mais tout a continué
Mais tout a continué mais tout a continué…

Tout, tout a continué
Non, non, rien n’a changé
Tout, tout a continué
Hey ! Hey ! Hey ! Hey !
Hey ! Hey ! Hey ! Hey !

Et pourtant bien des gens ont chanté avec nous
Et pourtant bien des gens se sont mis à genoux
Pour prier, oui pour prier, pour prier, oui pour prier
Mais j’ai vu tous les jours à la télévision
Même le soir de Noël, des fusils, des canons
J’ai pleuré, oui j’ai pleuré, j’ai pleuré, oui j’ai pleuré
Qui pourra m’expliquer que…


Non, non, rien n’a changé
Tout, tout a continué
Non, non, rien n’a changé
Tout, tout a continué
Hey ! Hey ! Hey ! Hey !


Moi je pense à l’enfant entouré de soldats
Moi je pense à l’enfant qui demande pourquoi
Tout le temps, oui tout le temps, tout le temps, oui tout le temps
Moi je pense à tout ça mais je ne devrais pas
Toutes ces choses-là ne me regardent pas
Et pourtant, oui et pourtant, et pourtant, je chante, je chante…


Non, non, rien n’a changé
Tout, tout a continué
Non, non, rien n’a changé
Tout, tout a continué
Hey ! Hey ! Hey ! Hey !


C’est l’histoire d’une trêve que j’avais demandée
C’est l’histoire d’un soleil que j’avais espéré
C’est l’histoire d’un amour que je croyais vivant
C’est l’histoire d’un beau jour que moi petit enfant
Je voulais très heureux pour toute la planète
Je voulais, j’espérais que la paix règne en maître
En ce soir de Noël mais tout a continué
Mais tout a continué mais tout a continué


Non, non, rien n’a changé
Tout, tout a continué
Non, non, rien n’a changé
Tout, tout a continué
Hey ! Hey ! Hey ! Hey !
Hey ! Hey ! Hey ! Hey !

Les anciens Poppys ont aujourd’hui des allures de new papys. Malheureusement plusieurs ne sont plus de ce monde. Toutefois, une petite demi-douzaine se réunit encore régulièrement et pousse parfois la chansonnette. Bruno Polius, le chanteur soliste (avec les lunettes de soleil) a perdu ses cheveux mais pas ses souvenirs. Il en évoque quelques uns au micro de mon ami André Manoukian, dans la seconde vidéo ci-dessous. Et si sa voix a changé elle aussi, ses accents de sincérité, et sa grande sensibilité, peuvent difficilement contenir l’émotion qui l’envahit en parlant de ses amis disparus.

EN TERRITOIRE CHEYENNE

C’est un roman extraordinaire, rédigé sous la forme d’un journal de bord, ou plutôt de carnets de voyage, un voyage inimaginable ; celui d’une femme issue de la bourgeoisie américaine du XIXème siècle, qui quitte Chicago pour aller vivre en territoire Cheyenne et devenir l’épouse du grand chef Little Wolf. May Dodd, cette héroïne magnifique, va mener une existence de squaw en compagnie de plusieurs amies, toutes blanches, s’étant portées volontaires pour intégrer, avec l’aval du gouvernement américain d’alors, un programme secret intitulé BFI (Brides for Indians – Des Mariées pour les Indiens).

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QUAND PLUS RIEN NE VA…

C’était en l’an 2000. J’avais découvert ce groupe au drôle de nom, “Mes souliers sont rouges”, que je croyais canadien. J’avais aussitôt acheté leur album intitulé “Proches”, que je croyais être leur premier, alors qu’ils en étaient déjà au quatrième. Sur celui-ci, évidemment, la chanson “Turlute”, plus sobrement dénommée “Quand plus rien ne va” au dos du CD, avait beaucoup fait rire mes amis. Et mes amies aussi. Outre la coloration grivoise des paroles, l’air était entraînant, sautillant, dansant, guilleret et pour tout dire, vivifiant.

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ATROCEMENT ÉVIDENT

« LES RÉSEAUX SOCIAUX ONT DONNÉ LE DROIT À LA PAROLE À DES LÉGIONS D’IMBÉCILES QUI, AVANT, NE PARLAIENT QU’AU BAR ET NE CAUSAIENT AUCUN TORT À LA COLLECTIVITÉ. ON LES FAISAIT TAIRE TRÈS VITE. AUJOURD’HUI, ILS ONT LE MÊME DROIT DE PAROLE QU’UN PRIX NOBEL. »

Umberto Eco