JEAN  PAUL  BELMONDO



Il est né le dimanche 9 avril 1933 à Neuilly-sur-Seine, dans le département des Hauts-de-Seine et il fête aujourd’hui même ses 87 ans. Son immense carrière est telle que tenter de la relater ici serait à la fois une offense et une saga impossible à résumer. On ne peut, assez égoïstement, lui souhaiter qu’une seule chose : nous faire le plaisir de rester encore parmi nous le plus longtemps possible. Tout en restant chez lui, dans le scénario pénible que nous vivons ensemble aujourd’hui.

En février 2017, à l’occasion de l’hommage qui lui fut rendu par l’Académie  des César pour couronner l’ensemble de sa carrière, une standing ovation interminable et émouvante salua son arrivée sur scène. Le 14 juillet 2019, Jean Paul Belmondo fut élevé à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur.

CONFINEMENT  DÉCLOISONNÉ


Dans mon 11ème arrondissement, rue Saint Bernard, un comédien trentenaire anime chaque soir une version déconnante et balconesque du célèbre jeu télévisé “Questions pour un Champion”. À partir de 20h00, juste après les applaudissements destinés au personnel soignant,  les gens ont pris l’habitude de jouer en criant leurs réponses depuis leurs fenêtres ou leurs balcons. Deux équipes (celle des numéros pairs et celle des numéros impairs) s’affrontent sous la houlette de Noam Cartozo, l’instigateur de cette formule singulière.  Ce comédien, qui devait partir en tournée lorsque le confinement a été décrété, est désormais connu bien au delà de son quartier. Julien Lepers et Samuel Étienne, les deux animateurs successifs de “Questions pour un Champion”, lui ont témoigné leur sympathie sur twitter et les réseaux sociaux ont rapidement relayé cette initiative. “Questions pour un Balcon” a maintenant le soutien de sponsors qui offrent aux gagnants des cadeaux allant du t-shirt à l’imprimante, en passant par des formations en ligne. Une évolution significative ; au départ les premiers lots se limitaient à un rouleau de papier toilettes !

UNE  FLÈCHE  EN  PLEIN  CŒUR



Il faisait partie de ceux dont le nom est moins connu que l’une de leurs créations. Alan Merrill, né le 19 février 1951 dans le Bronx, à New York, est décédé ce dimanche 29 mars 2020 des suites du coronavirus, à l’âge de 69 ans. Son père saxophoniste et sa mère chanteuse de jazz lui avaient sans doute transmis des gènes plutôt remuants. Placé dans un collège en Suisse de 9 à 13 ans, il revint à New York pour écumer les clubs de Manhattan avec des velléités de chanteur guitariste adolescent ! Quelques groupes rock plus tard, il s’envola pour le Japon, où sa personnalité et sa gueule d’ange de la pop firent un tabac. La fin des années 1960 l’y propulsa sur la vague du succès. Conscients de son impact sur un public jeune, producteurs, télévisions et publicistes se l’arrachèrent sans ménagement. L’emballement de la machine médiatico-markéting ressemblant de plus en plus à un carcan dont l’artiste ne parvenait à desserrer l’étreinte, une seule issue paraissait s’imposer : la fuite. (suite…)

BE  HAPPY…  BRIRTHDAY


Bobby McFerrin, né le 11 mars 1950 à Manhattan (USA), a 70 ans aujourd’hui. Il improvise ses vocalises avec toujours autant de grâce et ses tours de chant sont un émerveillement mélodique permanent. Fils du premier chanteur d’opéra afro-américian (son père, Robin Mc Ferrin Sr, se produisit au Metropolitan Opera de New-York), il puise son inspiration dans des sources allant du gospel à la pop des Beatles, en passant par le jazz et la musique classique. Ses collaborations avec Chick Corea, Herbie Hanckock ou le violoncelliste Yo-Yo Ma sont bien connues des spécialistes, mais le grand public se souvient surtout de son tube planétaire de 1989 : “Don’t Worry, Be Happy”. Bobby raconte que cette voix, intérieure comme extérieure, s’est imposée à lui comme une évidence et l’a poussé au fil des ans à s’engager toujours plus loin dans un partage des sentiments et des vibrations avec l’humain. Il adore transformer le public en véritable chorale et le stimuler en tant que partenaire d’un soir dans des improvisations étonnantes, tel l’Ave Maria de Gounod (alors que lui même brode un motif de soliste sur “Le clavier bien tempéré” de Jean Sébastien Bach) ou l’utilisation de l’échelle pentatonique pour embarquer tout son auditoire vers une communion dans le chant, avec bonheur et humour. Please, dear Bobby, still be happy for a long time…

RÉCUP  &  PERCU


À l’heure où certaines grandes villes françaises déplorent la disparition de leurs éboueurs pour cause de grèves et débrayages divers, certaines poubelles à roulettes optent pour un recyclage inattendu. Il y avait le style R & B, à forte coloration afro-américaine. Toute auréolée de vert et d’orange, il y a maintenant la tendance R & P : le récup & percu ! La vidéo mise en ligne ci dessus en fournit un exemple très évocateur. Cette batucada germanique un peu spéciale construit ses formules rythmiques à partir d’objets de récupération et d’éléments de mobilier urbain habituellement destinés au ramassage d’ordures. C’est du recyclage artistique intelligent et plein d’humour. C’est aussi une double performance collective, à la fois scénique et musicale. L’Allemagne étant un des pays où les mouvements écologistes sont les plus anciens et les plus influents, ce n’est peut-être pas un hasard que d’y voir éclore ce type d’ensemble instrumental. Sortir les poubelles chaque soir, puis attendre leur ramassage avant de les rentrer, peut ainsi prendre des allures de récréation originale, au lieu de représenter un aléa anxiogène ou une corvée quotidienne.

ALERTE  CIARA

Elle a été nommée Ciara et a mis en émoi les services météorologiques français, avec l’imminence de vents tourbillonnants annoncés entre 120 et 150 km/h. Le plus fort de la tempête sera nocturne, entre ces dimanche 9 et lundi 10 février 2020. La moitié nord du pays est la plus menacée. À mi-journée, 37 départements étaient placés en vigilance orange.

CLAP  DE  FIN

Issur Danielovitch Demsky, alias Kirk Douglas, né le 9 décembre 1916 à Amsterdam, dans l’état de New-York, aux USA, s’est éteint dans sa résidence californienne de Beverly Hills, ce 5 février 2020. Une belle mort à 103 ans, pour celui que les médias ne cessent d’encenser en répétant qu’il était le dernier monstre sacré made in Hollywood. Il est amusant de constater que toute la clique (et particulièrement la critique) du cinéma américain qui le porte aux nues aujourd’hui n’a jamais daigné lui accorder le moindre Oscar pour l’une des prestations mémorables qui ont construit sa légende au fil d’un parcours exceptionnel. Tout juste lui a-t-on fait l’aumône, en 1996, d’un Oscar d’honneur récompensant l’ensemble de sa carrière. Un lot de consolation qui ne trompe pas grand monde dans cet univers décidément aussi ingrat qu’hypocrite. Mais, c’est évident, il faut toujours plonger le grand écran dans la pénombre afin que puissent briller les superstars du 7ème art.

À  CORÉE  À  CRIS



Fort malencontreusement, cette information récente avait échappé à mes écrans radars… Fort heureusement, une sentinelle attentive et intraitable veillait au grain. Gaël Legras, ancien complice de Canal + et spécialiste du reportage embusqué, n’a pas manqué de sniper l’armée sud-coréenne qui, en matière d’ouverture d’esprit, n’a rien à envier à son homologue nordiste. La Corée réussit ainsi une bien triste unification, la plaçant très loin derrière la république populaire de Chine, qui, elle, n’avait pas renié la transition de l’un de ses plus sémillants colonels, il y a déjà 25 ans. Jin Xing, qui avait tenu à se faire opérer en Chine en 1995, avait pris un énorme risque. À l’époque, c’était une grande première dans ce pays, y compris pour la chirurgienne qui la réalisa. Les barrières sociales semblèrent toutefois moins lourdes à manœuvrer. Le père de Jin Xing, en grand uniforme de général, avait tenu à aller lui-même déclarer à la mairie la naissance de sa fille, 28 ans après la même démarche, effectuée pour celui qui était alors son fils. Un quart de siècle plus tard, en Corée du Sud, l’officière Byun Hee-Soo subit un traitement bien différent. Elle entame un parcours de la combattante éprouvant contre une hiérarchie plus que rétrograde. Elle en ignore l’issue, mais, au bout du compte, elle fiche sans doute un coin cardinal dans le flanc d’une muraille archaïque qui, un beau jour, finira par voler en éclats. Comme dynamitée de l’intérieur.