NIGAUDS À GOGO

Élections européennes, élections nationales, élections régionales… chaque fois que j’écoute nos soi-disant représentants prêcher dans le désert intellectuel de leurs campagnes politiques, je suis atterrée, assaillie par un dépit frisant le dégoût. Comment peut-on oser tant de duplicité et de malhonnêteté ? Et comment, face à cela, face à ceux-là, peut-on encore trouver autant de pauvres hères, moutons dociles, irrécupérables gobeurs d’hameçons pourtant grossiers ? À quand l’arrivée de nouveaux politichiens de berger ?

CULTURE CLUB

Jack Lang ne semble pas vraiment apprécier la nomination de Rachida Dati au ministère qui fut le sien, de la rue Saint-Honoré à la rue de Valois. Par le truchement de Laurent Gerra, il a donc décidé de mettre les choses au point et les points sur les i. On ne plaisante pas avec la culture française.

FRANCE TERRE D’ASILE… PSYCHIATRIQUE

Depuis son expulsion vers la Tunisie, le 23 février dernier, l’imam Mahjoub Mahjoubi, qui avait qualifié le drapeau tricolore de « drapeau satanique » n’ayant « aucune valeur auprès d’Allah » (et qui avait ensuite fait machine arrière en évoquant un « lapsus »), s’est lancé dans un combat juridique afin de revenir en France. L’imam et son avocat en appellent à la défense des droits de l’homme, alors que les autorités françaises lui attribuent des « propos haineux et discriminatoires à l’égard des non-musulmans et de la société française », qu’il aurait décrite comme « belliqueuse et pourrie ». L’arrêté ministériel ajoute qu’il appelait « à la destruction de la société occidentale jugée décadente » et faisait « l’éloge de la charia, seule loi légitime et juste à ses yeux », déplorant que « les mosquées ne produisent plus de combattants comme au temps du prophète ». Dans ce même document, après analyse de plusieurs prêches, Mahjoub Mahjoubi est accusé d’avoir « véhiculé une conception littérale, rétrograde, intolérante et violente de l’islam, de nature à encourager des comportements contraires aux valeurs de la République, la discrimination à l’égard des femmes, le repli identitaire, les tensions avec la communauté juive et la radicalisation jihadiste »… Avec un tel cv, complété et aggravé par l’hostilité maximale du ministre de l’intérieur français, l’imam risque fort de prêcher dans le désert quelques temps encore.

HAPPY 77

Celle qui, en 1967, remporta le Concours Eurovision de la chanson sous les couleurs de la Grande Bretagne, a aujourd’hui 77 ans. Sandie Shaw fut l’une des chanteuses pop-folk les plus connues des années 1960. Comme il le fit un peu plus tôt pour Petula Clark, le public français s’enticha rapidement de cette jolie Londonienne qui se produisait sur scène pieds nus. Selon elle, cela lui permettait de se sentir beaucoup plus à l’aise et de mieux capter l’atmosphère, l’essence même de la chanson qu’elle interprétait. Cela peut paraître anecdotique aujourd’hui, mais, à l’époque, cela fit terriblement jaser, tout en contribuant grandement à accroitre sa côte de popularité dans toute l’Europe et en Amérique du Sud. Elle ne put cependant jamais percer aux USA pour un sombre problème de permis de travail. Son étoile palissant au cours des seventies, elle se tourna vers le bouddhisme, l’écriture et l’illustration de livres pour enfants, la composition d’une comédie musicale rock… sans que le succès ne daigne lui sourire à nouveau. Divorcé de son premier mari, elle dût même se résoudre à accepter un petit boulot de serveuse pour survivre. En 1982, son second mariage lui sauva la mise. Il faut dire que l’heureux élu n’est autre que Nick Piwel, le cofondateur du groupe Virgin et le président de l’European Film Academy. Ça aide un peu… Sandie Shaw enregistre à nouveau et, bizarrement, reçoit plusieurs sollicitations. Chrissie Hynde l’invite à se produire sur scène avec son groupe The Pretenders. Le chanteur Morrissey et le guitariste Johnny Marr, du groupe The Smiths, la persuadent de collaborer avec eux pour enregistrer une reprise de leur chanson Hand in Glove. La sortie de ses albums “Hello Angel” en 1988, puis “Nothing Less Than Brilliant” en 1994, passe quasiment inaperçue. Sandie Shaw reprend alors des études supérieures à Oxford et décroche un diplôme de psychothérapeute. Elle renie ses anciennes déclarations très négatives au sujet de l’Eurovision (elle affirmait détester cette chanson) et déclare être fière de sa victoire de 1967. En psychanalyse comme dans la pop musique, il faut parfois attendre longtemps avant d’atteindre l’âge de raison, quelque part entre 1967 et 77 ans.

Sandie Shaw, who won the Eurovision Song Contest for Great Britain in 1967, is 77 today. She was one of the best-known pop-folk singers of the 1960s. As with Petula Clark, the French public quickly fell in love with this pretty Londoner, who performed on stage barefoot. According to her, this enabled her to feel much more at ease and to better capture the atmosphere, the very essence of the song she was performing. It may seem anecdotal today, but at the time, it was the talk of the town, and helped boost her popularity throughout Europe and South America. She was never able to break through in the USA, however, due to a murky work permit issue. Her star waned in the seventies, and she turned to Buddhism, writing and illustrating children’s books, and composing a rock musical… but success never deigned to smile on her again. Divorced from her first husband, she even had to take a job as a waitress. In 1982, her second marriage saved the day. The lucky man was none other than Nick Piwel, co-founder of the Virgin group and President of the European Film Academy. That helps a little… Sandie Shaw records again and, strangely enough, receives several requests. Chrissie Hynde invites her to perform with her band The Pretenders. Singer Morrissey and guitarist Johnny Marr of The Smiths persuaded her to collaborate with them on a cover of their song Hand in Glove. The release of her albums “Hello Angel” in 1988 and “Nothing Less Than Brilliant” in 1994 went virtually unnoticed. Sandie Shaw resumed her studies at Oxford University and qualified as a psychotherapist. She renounced her previous negative statements about Eurovision (she had said she hated this song) and declared herself proud of her 1967 victory. In psychoanalysis, as in pop music, it can take a long time to reach the age of reason, somewhere between 1967 and 77 years old.

CLAP DE FIN

En août dernier, à l’occasion de son 101ème anniversaire, nous lui avions consacré ici même un article très détaillé et illustré, qui montrait combien Micheline Presle occupait une place à part dans le cinéma français. Ce mercredi 21 février 2024, en fin d’après-midi, son gendre, Olivier Bomsel, a annoncé la triste nouvelle de son décès à l’AFP : « Micheline s’est éteinte paisiblement, à la Maison nationale des artistes de Nogent-sur-Marne », dans le Val-de-Marne. La famille a précisé que ses obsèques se dérouleraient dans l’intimité. Afin de partager quelques derniers souvenirs à propos de son parcours et de sa trajectoire hors normes, nous reproduisons ci-après le lien concernant l’article évoqué plus haut. Il suffit, dans l’encadré ci-dessous, de cliquer sur son nom, ou sur la mention “lire la suite”, pour accéder à cette biographie véritablement surprenante.

SAUVETAGE D’URGENCE

Cette pancarte résume parfaitement le sentiment partagé par la majorité des Français suite au comportement absurde de leurs dirigeants politiques. Ces derniers se sont spécialisés dans cette manie, totalement improductive et indécente, dès qu’un problème survient, de se déplacer (aux frais de la princesse) et de palabrer à qui mieux mieux, avec l’unique but de noyer le poisson sans rien changer à la situation. Leur incompétence, de plus en plus flagrante, remet en cause jusqu’à l’essence même de la démocratie. On en viendrait presque à souhaiter l’arrivée d’un tyran tout puissant, autoritaire et implacable, qui les mette au pas et les oblige enfin à bosser… Et surtout, une bonne fois pour toutes, à fermer leurs grandes gueules !

PHOTOGRAPHE HUMANISTE

Du mardi 6 février 2024 au vendredi 15 mars 2024, à la Galerie 110 Véronique Rieffel, dans le premier arrondissement parisien, se tiendra une belle exposition signée Manuel Braun. Des rêves de jeunes footballeurs africains, consumés sous le soleil d’Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, aux aspirations de femmes transgenres, consommées sous le feu des critiques et des regards obliques, en province ou à Paris, l’objectif du photographe est le même. Il recherche, et finit par capturer, un point focal à la fois singulier et pluriel, que symbolise parfaitement l’intitulé significatif de l’expo : “Humanités”.

(suite…)

UNE PHILOSOPHIE DE LA TERRE

Il y a tant d’intellectuels, ou prétendus tels, qui parlent du monde paysan sans rien y connaître, que cela fait du bien d’entendre un philosophe évoquer la question avec un bon sens terrien…

ENCORE ET ENCORE

« Ça continue encore et encore »… Comme dans la chanson de Francis Cabrel, lui même grand amateur de football, « C’est toujours le même film qui passe… Faudrait qu’t’arrive à ne plus penser à ça… Faudrait qu’tu l’oublies à longueur de journée »… Sauf qu’il s’agit ici d’un refrain bien plus détestable, qui se répète depuis des décennies dans les stades de football, par supporters décérébrés interposés. Samedi 20 janvier 2024, Mike Maignan, le gardien de but de l’équipe de France, en a fait les frais dans le championnat italien. En déplacement à Udinese avec son équipe de l’AC Milan, il a été lâchement pris à partie dès le débuts de la rencontre. Cris de singe, insultes racistes diverses, les supporters italiens n’ont cessé de harceler le footballeur d’origine antillaise, tant et si bien que la rencontre a été interrompue à la 34ème minute, pour reprendre un peu plus tard. De nombreuses réactions, provenant de personnalités françaises et de représentants importants du football européen, ont fustigé l’attitude déplorable des “supporters” italiens, malheureusement encore trop fréquente, mais, in fine, rien n’est près de changer. Ce concert réprobateur, comme bien d’autres avant lui, n’accouchera d’aucune mesure efficace, les hautes instances du football n’ayant jamais eu le courage de s’attaquer au problème de façon exemplaire. Il y a 20 ans, lors d’une chronique sur Pink tv, j’avais déjà critiqué ces débordements lamentables en évoquant une hypothèse, qui, semble-t-il, se confirme année après année. Le même fléau couve toujours et enflamme régulièrement travées et tribunes de football. La malédiction hooligan n’est pas près de s’éteindre…