CARNETS  DU  PORTUGAL  3

La Bouche de l’Enfer

Par beau temps, déjà, le lieu est impressionnant. Par mauvais temps, il devient effrayant, quasi surnaturel. Sa dénomination, Boca do Inferno (la Bouche de l’Enfer), n’est pas vraiment de nature à apaiser les esprits. Située au sud-ouest de la ville de Cascais, non loin du Cabo da Roca, cap sauvage giflé par les vents, qui fut longtemps considéré comme le bout du monde, la Boca do Inferno est une arche naturelle qui vomit l’écume des vagues venant se briser contre la falaise. Cette marmite du diable résulterait de l’effondrement d’une ancienne grotte, laissant aujourd’hui apparaître à ciel ouvert les tourments atlantiques disloqués par les rochers portugais. Mais son mystère plonge bien au delà de considérations purement géologiques… (suite…)

LE  PEINTRE  ET  LES  LIBELLULES

Lorsqu’il vint au monde, le 25 août 1923, dans la capitale d’Égypte, on le prénomma Edmond en hommage à Edmond Rostand. Issu d’une famille francophile d’origine arménienne dont le patronyme est Kirazian, il entama une carrière de dessinateur de presse politique et de caricaturiste dès l’âge de 17 ans. Multipliant les collaborations dans des journaux et revues de langue arabe, française et anglaise, il acquit rapidement une solide réputation sous le nom de plume Kiraz. À 22 ans, l’envie de quitter Le Caire pour Paris le parachuta avenue Montaigne par la grâce d’une amie de ses parents. Il n’y resta qu’un an, le temps de dépenser ses économies, de tomber amoureux de la capitale française… et de ses Parisiennes ! (suite…)

IMAGINE A VERY MERRY CHRISTMAS…

Happy Xmas (war Is Over)
(Joyeux Noel (la Guerre Est Finie))

So this is Xmas
Ainsi, c’est Noël
And what have you done
Et qu’est-ce que tu as accompli
Another year over
Une autre année se termine
And a new one just begun
Et une nouvelle vient de commencer
And so this is Xmas
Et maintenant c’est Noël,
I hope you have fun
Je te souhaite de la joie
The near and the dear one
À ceux d’à côté et ceux vraiment proches
The old and the young
Aux jeunes et aux vieux (suite…)

VENDREDI NOIR



Black Friday… le Vendredi Noir ! « Encore une vaste connerie qui nous vient des Américains ! Tu parles d’une aubaine ! C’est un véritable fléau, une calamité sans nom, et tout le monde court s’y vautrer les yeux fermés ! » s’emporte mon amie Teresa, qui est Mexicaine. Étant donné les tensions actuelles entre les deux états, on pourrait aisément accuser Teresa d’un léger parti pris, mais certains partis pris constituent malgré tout de précieux raccourcis pour aller à l’essentiel. Bizarrement, pour accéder sans détour au Black Friday, il faut d’abord passer par la case Thanksgiving… (suite…)

ESPOIRS SANS PAROLES

Texaco Jo

Le siège en cuir noir ronronna en épousant les formes parfaites de la jeune divorcée. Elle était montée dans la voiture sans prononcer un mot. Elle n’avait pas bouclé sa ceinture de sécurité et avait déconnecté l’ordinateur de bord pour ne pas avoir à supporter ses réprimandes lancinantes. La Porsche émit deux ou trois rugissements d’élégance puis avala la longue ligne droite comme une bille que l’on fait rouler sur les cordes d’une guitare. Les feux rouges évanouis, la résonance demeura un court instant suspendue. Plus rien. Derrière ses pompes à essence, Jo imagina la lueur tiède de l’autoradio et ses reflets crissant sur le nylon fumé des deux longues jambes fuselées. Le bracelet cheville à droite, ça voulait dire quoi déjà ? (suite…)

La cravate : nœud du problème ou problème de nœud ?

black tie

Dire que s’il n’y avait pas eu la Guerre de Trente Ans en 1618, aristocratie protestante de Bohême contre autorité catholique du Saint Empire, les petits garçons n’auraient jamais été étranglés par le ridicule petit nœud pap’ des grandes réunions de famille et leurs pères garrottés par la classique cravate noire.

On doit la cravate aux Croates, comme on doit le porto aux Portugais, la canadienne aux Canadiens et les autruches aux Autrichiens… (suite…)