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Elles sont 22, réunies dans un “transgender top twenty two”. Sur une rampe, un lit, une chaise, un fauteuil ou à même le sol, elles sont assises afin de toutes monter le podium de ce début d’année. « J’en perds mon latin ! Impossible de conjuguer au masculin. Comment croire qu’au départ, ce sont des garçons ? » m’a déclaré mon voisin de palier. « Et à l’arrivée, que vois-tu ? », lui ai-je alors demandé.  « De magnifiques beautés », m’a-t-il répondu sans hésiter. J’ai souri en ajoutant : « C’est une bonne réponse. Appelle-les comme ça ; ça leur ira très bien ».

UNE  HISTOIRE  DE  CŒUR


Elle fait mentir les proverbes. Même loin des yeux, elle reste tout près du cœur. Sans doute parce que le sien ne connaît pas la distance. Elle conjugue les failles au singulier pluriel. Sans doute parce qu’elle sait depuis toujours qu’elles montrent des différences qui ne sont rien d’autre que des afférences… des accointances, des connivences… qui devraient suffire à accepter l’autre tel qu’il est. Son jeu d’actrice est tissé de cordes sensibles qu’elle active doucement mais surement chez le spectateur. Sa filmographie en est la preuve. Son jeu de comédienne va au delà des mots, quel que soit le théâtre qui l’accueille, et dans ses créations en tant qu’auteure (notamment Une Diva à Sarcelles et Brigitte, directeur d’agence) c’est avec une humanité communicative qu’à chaque fois elle nous cueille. Je suis fière d’être son amie et de faire partie de sa grande famille d’accueil. Humble et discrète, Virginie Lemoine a planqué son anniversaire un 26 février, à la fin du mois le plus court de l’année, pour que les retardataires n’aient plus à le lui souhaiter.
Pas de bol. Tous ses amis/amies ne le manquent jamais.


DE VERSEAU À VERSEAU

Quand tu te souviens que tu as des amis que tu apprécies beaucoup et que tu ne vois pas assez… Quand tu t’aperçois qu’ils sont nés le même jour (un 18 février) et que c’est déjà passé… Quand tu en restes bouche bée tellement tu te sens verseau indigne, ascendant bécasse, d’avoir encore laissé filer une occase de leur en parler. Quand, invariablement, ton karma et ta punition seront de toujours courir après les lendemains qui chantent… Happy Birthday !

COT  COT  GIRL  ?

 

On ne s’en est pas rendu compte tout de suite, mais c’est aujourd’hui une certitude : la danse des canards et gangnam style ont eu une descendance fin 2014 !

La couvée est venue de Chine. La maman est une jolie poulette trentenaire pop-folk-dance-hip hop- R&B-et autres labels alternatifs. Son nom est Rollin Wang et le titre de son délicieux gazouillis : Chick Chick.

C’est une sorte d’esperanto aviaire dont on saisit davantage la forme que le fond, mais il doit obligatoirement y avoir un message philosophique en filigrane. Peut-être même une révolution dans l’œuf ? Car la chorégraphie, qui par ailleurs a des faux airs de gay pride avant l’heure, avec acceptation des différences à la clef, semble constituer un redoutable support en recommandations subliminales de tout genre, à commencer par le troisième… Et pourrait aussi bien se révèler véritable nid à exhortations vegan !

En effet, comment encore entrer dans un KFC, McDo ou Quick après avoir sautillé en rythme sur ces images Chick Chick ?!

She is a wonderful woman ! So wonderful that she would almost deserve to be a transgender ! Her creations are full of charm and humour. They are in the same vein than some fabulous dragqueens performances. Chick Chick is a cock-a-doodle-do dance making everyone happy.

The brood comes from China. The thirty years old young hen mummy carries pop-folk, hip hop dance, R&B and others alternative labels. Her name is Rollin Wang and her song was released in 2014. In many ways, it reminds us a certain Gangman style. We simply jumped from horse to chicken !
It’s a kind of avian esperanto which understanding is more perceived through the form than the substance. But there must be an implicit philosophical message. Of course, there must be a message, don’t you think so ? Maybe even a revolution in the bud ! The choregraphy looks a little like an early gay pride, finally accepting all differences. In a farm, all animals live together in perfect harmony ; why don’t we ? Paul McCartney and Michael Jackson can only agree. Many subliminal advices starting with the third gender and its status in our “modern society”. Rollin Wan makes a special contribution to the LGBT cause. Her enthusiastic and colorful song reaches a wide public, no matter the sex, age or language. It could also exhort to create vegan nests !
How can we go into a KFC, McDonald’s or Quick restaurant after having danced watching these images. Chick Chick ? !!!

 

MORGANE  PLÉBISCITÉE

Même “PUBLIC”, qui ne figure pas vraiment dans la liste de mes lectures les plus assidues, se met à soutenir ma fille dans la diffusion de sa vérité sur la téléréalité ! Tout arrive. Ce titre très people relaye la seconde vidéo de Morgane, qui a déjà enregistré 500.000 vues en 48 heures à peine. Ci-dessous, vous est livré in extenso l’article publié hier à ce sujet, ainsi que le lien de la vidéo concernée. (suite…)

MISE  À  JOUR


Le 2 janvier 2019, Morgane publia sur YouTube une vidéo qui exposait sa vérité sur la téléréalité. Malgré un format inhabituel de 33 minutes, elle enregistra près de 3 millions de vues en trois semaines ! Bon nombre de réactions et de commentaires prolongèrent le débat, que ce soit sur internet, en presse écrite ou audiovisuelle. Les témoignages de soutien envers Morgane se multiplièrent, tout comme ceux d’indignation à l’encontre des sociétés de production et de leurs pratiques détestables dans la mise en place de ces programmes. (suite…)

What’s The Matter ?

brigitte-pi3……© Photographie Pascal Ito

Un vernis en train de sécher ? La fin des soldes ? Un contrôle d’identité ? Une souris sur le lino ? Une araignée au plafond ? Un miroir mal élevé ? Une copine décolorée ? Un fer à repasser oublié ? Un dragueur surexcité ? Un bas qui vient de filer ? Un serment parjuré ? Un envol reporté ? Une question trop osée ?
Ou la certitude d’assumer sa différence, avec l’habitude d’en faire un peu trop pour obtenir de la société le juste assez ?

A nail polish drying? The beginning of the sales? An ID control? A mouse on the lino? Have bats in the belfry? A rude mirror? A bleached girlfriend? A forgotten iron? An overexcited womanizer? Ladded stockings? A baffled oath? A delayed take off? A too daring question?
Or the certitude to accept our difference, with being used to go a little too far in order to get just enough from society?

TRANCHES  DE  VIE


Contre tous les relous qui, en plus d’avoir chopé le melon, n’hésitent pas à vous gonfler la tête comme une citrouille, n’hésitez plus une seconde. Faites désormais comme Morgane et Juliette. Appelez à la rescousse la reine des cucurbitacées… et collez-leur une pastèque dans la tronche !

MORGANE, MA FILLE, MA BATAILLE…


Morgane, ma fille, résume en 33 minutes sa réalité dans la télé de Secret Story. C’était en 2011 et elle avait participé à cette émission pour défendre le troisième genre. Au sortir de sa licence de droit international à la Sorbonne, elle voulait expliquer au plus grand nombre qu’avoir un père qui se travestit n’est pas un handicap ou une honte, mais une fierté et une opportunité ouvrant des perspectives insoupçonnées. Elle désirait également promouvoir une autre image d’une minorité méprisée par un grand public et des médias qui l’appréhendent trop souvent de façon péjorative ou stéréotypée. Malgré les relances et les allégations d’une production qui  m’assurait vouloir combattre les préjugés en brossant un portrait plus positif du monde transgenre, j’avais refusé de l’accompagner dans cette maison implosive et cette mission impossible. Je m’étais alors sentie un peu coupable, voire assez lâche, tel le combattant qui reste planqué dans sa tranchée alors que son copain monte à l’assaut, baïonnette au canon et complétement à découvert. Morgane a finalement gagné sa bataille, et l’une des miennes aussi, par la même occasion. La téléréalité a pourtant fait tout ce qu’elle pouvait pour l’en empêcher. Elle n’a fait que rendre ma fille encore plus forte. Et rendre son père encore plus fière.