LE VERGER DU COUSIN MAURICE

Lorsque j’étais petit, je me sentais déjà grand. Dans un minuscule village de trois cents habitants, il n’y a pas beaucoup de vraiment grands. Ceux qui, très tôt, ont conscience d’être différents, le deviennent encore plus rapidement. Petit bonhomme de 7 ou 8 ans, j’allais souvent battre la campagne. C’était une sorte de défoulement pédagogique, de comportement autodidacte qui me permettait de vérifier in situ ce que le maître d’école nous racontait sur l’essaimage du pissenlit ou l’activité de la taupe, la pousse du radis ou le retour des hirondelles, la germination du blé ou la reproduction du taureau… Je partais donc seul, à la découverte champêtre de mes interrogations du moment. Mon cheminement, physique et psychologique, se faisait à chaque fois selon les mêmes étapes. Je m’en allais gaiement derrière la maison de mes grands parents. Traverser le jardin en longeant les poiriers et pommiers taillés en espalier était l’affaire d’un instant. Après les groseilliers et les framboisiers, le passage devant la volière des faisans et perdrix, puis le poulailler, provoquait une brève révolution du peuple gallinacé. Agitation inutile : la plainte du portillon érigé entre le pigeonnier et le muret de clôture du potager trahissait déjà mon entrée dans le verger du cousin Maurice.

JBC

Le cousin Maurice était un de ces vieux personnages foncièrement bons, dont on se demande, peu après leur mort, s’ils n’étaient pas davantage que des humains. (suite…)

UNE  ÉTRANGE  AFFAIRE

Son décès a été rendu public lundi 18 mai 2020, mais l’immense acteur s’en était allé une semaine plus tôt, le mardi 12 mai, à l’âge de 94 ans, des suites d’un accident vasculaire cérébral. Impossible de rendre compte en quelques pages d’une carrière cinématographique de plus de 200 films et d’un parcours théâtral de 50 pièces. Impossible de définir en quelques lignes un jeu alliant une force tranquille construite sur des failles vertigineuses avec un détachement ironique tantôt rassurant, tantôt effrayant. Impossible d’attraper en quelques mots une personnalité si diserte à la scène et si discrète au sujet de sa vie privée. Alors, que faire ? (suite…)

LEÇON D’HUMANITÉMANKIND LESSON


Une grande leçon d’humanité donnée à l’homme par le monde animal en à peine dix minutes.

Certains homo sapiens continuent à prétendre que l’acceptation des différences est un concept utopique, bien difficile à mettre en application dans la réalité. Cela pose apparemment beaucoup moins de problèmes à un chien ou un orang-outan…
et à tous leurs copains faisant preuve ici d’une belle ouverture d’esprit. Question de cerveau ou de sensibilité ? D’intelligence ou de générosité ? Ou d’un peu tout cela à la fois ? Dans la vie de tout un chacun, la bienveillance devrait être à la fois la règle et le but du jeu. Les animaux les plus différents y parviennent bien. Pourquoi pas nous ?

Vivre ensemble malgré les différences, c’est la diversité dans le bon sens.

A huge mankind lesson shown by animals in less than ten minutes.

Some humans still pretend that accepting the differences is an utopic concept, very hard to put into practice. Visibly, a dog and a monkey do not mind at all. And their friends also, which have a great open mind in this video. Is it a matter of brain or sensitivity ? Intelligence or generosity ? Or a bit of everything ? In everyone’s life, the goodwill should be the aim of the game. Live together in spite of the difference, this is diversity in the right way. If animals can do it, why not us ?

Be together. Not the same.
Live together. Play the game.

HASTA  LA  VISTA

La première fois où j’ai rencontré Sico, un ami commun m’avait prévenu : « Fais attention de bien prononcer son nom à l’espagnole : Sico (le diminutif de Francisco) et non pas Zico comme le célèbre footballeur brésilien. Et surtout, surtout, ne le contrarie jamais à propos du Real Madrid ! ». Notre première rencontre eût lieu en 1980, autour d’un baby-foot, dans un petit café, tout près de cette église Sainte Anne, à Thionville. Quand il m’a demandé quel était à mon avis le plus grand club de foot, j’ai marqué un petit temps d’arrêt, puis j’ai répondu fièrement… l’Ajax d’Amsterdam ! Il m’a lancé un regard noir, comme il savait si bien le faire, pour de vrai ou pour de faux, mais quand j’ai enchainé en disant : « Toi, tu dois préférer le football brésilien si on te surnomme Zico ? »… l’ami qui nous avait présenté a changé de couleur. Il y a eu un silence autour du baby et peut-être même dans le bar tout entier. Sico a regardé ses copains en s’exclamant : « Mais ! Mais, il est fou celui là ! Il vient me dire ça en face, ici, à la côte des roses ! Il veut se suicider ou quoi ? ». (suite…)

HIP HIP BIRTHDAY !


« À quoi tu pouvais bien ressembler quand tu avais vingt ans ? Comment tu te maquillais en jeune trav ? C’est une question que je me suis souvent posée… » me demandait avant-hier l’une de mes meilleures copines, de trente ans ma cadette, tout en léchant les bougies qu’elle retirait avec précaution d’un gros gâteau un peu trop crémeux à mon goût. J’ai cherché dans mes archives et lui ai montré cette photo, prise par un ami très cher, aujourd’hui disparu. « La vache ! me dit-elle, t’aurais pu être top escort internationale ! À Londres, Dubaï ou Genève, t’aurais fait un carton ! »… Pan ! Champagne pour tout le monde ! (suite…)

C’ÉTAIT  UN  MEC…


C’était un mec… Et c’était  il y a 40 ans, en 1980.

Putain… mais qu’est-ce qu’y fout, le mec ?
Pourquoi y revient pas en 2020 ?

ASCENSEUR  POUR  L’ESCABEAU

 

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La semaine dernière, en prenant l’ascenseur privé me conduisant auprès d’une personnalité très haut placée, bien au delà du troisième étage de la fusée Marianne, j’entendis avec stupéfaction une voix melliflue me susurrer « Tu montes, chérie ? ». Interloquée, je ne découvris aucun interlocuteur alentour ! Un œil jeté à droite, une oreille à gauche, ma langue dans ma poche et mon cerveau refusant de la donner à un quelconque mistigri des beaux quartiers, je m’interrogeai quant à la provenance de cette curieuse triade interrogative. (suite…)

JEUX  DE  PAUMES

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Les mains qui se tendent, et dont on se souvient,
Façonnent et tournent notre vie un peu plus loin.
Chaque paume ouvre quelque chose de précieux,
Entre espoir, générosité et merveilleux,
Elle participe à un cercle vertueux,
Comme un nouveau regard qui nous ouvre les yeux.

LAÏKA

Il y a 62 ans et des poussières, le 3 novembre 1957, une petite chienne nommée Laïka s’envolait à bord de l’engin spatial soviétique Spoutnik 2. Elle devenait le premier être vivant placé en orbite autour de la planète Terre et accédait ainsi à une notoriété mondiale. Au prix de sa vie… (suite…)

FAÇON  DE  VOIR…

brigitte-pi6        © Photographie Pascal Ito

Le regard ; tout dépend toujours du regard. Celui des autres mais aussi celui que l’on porte sur soi. Celui des photographies, anciennes ou nouvelles, mais aussi celui du théâtre quotidien de la vie. Tous les regards qui nous concernent modifient nos angles de vision, nos axes de réflexion, nos perspectives d’action/réaction, nos modes de relation. Le cinéma que l’on se fait à soi-même ou celui que l’on fait devant les autres n’est qu’une succession de regards, figés ou animés, intérieurs ou extérieurs. Double vie, double vue, le troisième genre les oriente et les aimante différemment.