PAULO GUEDESGRADANTE

LA  POUTRE  DANS  TON  ŒIL

Que se passe-t-il au sein de l’actuel gouvernement brésilien ? Une folie imbécile l’aurait-elle soudainement transformé en cour d’école maternelle ? Après le président Jair Bolsonaro, qui s’était moqué du physique de Brigitte Macron sur Facebook, puis l’ambassadeur au tourisme, Renzo Gracie, qui avait traité la première dame française de dragon, c’est le ministre de l’économie Paulo Guedes qui vient d’en rajouter une couche en déclarant devant une assemblée de chefs d’entreprise brésiliens : « Cette femme est vraiment moche ».

C’est quoi, leur problème avec les femmes ? Franchement, alors que leur pays est à feu et à sang, au propre comme au figuré, ces responsables politiques de premier plan n’ont-ils pas autre chose à faire et à penser que d’insulter une femme en émettant des jugements de valeur plus que douteux sur son âge et son apparence physique ? Monsieur Paulo Guedes, qui, entre nous soit dit, n’est pas vraiment un Apollon né de la dernière rosée, devrait prendre le temps de dégrossir les poutrelles qui barrent sa vue basse avant de critiquer les paillettes qui ornent les paupières de ses contemporaines. Non seulement Brigitte Macron, plus jeune de quatre ans, est bien mieux conservée que ce climatosceptique de 70 ans, mais elle n’est sous le coup d’aucune procédure ni accusation de fraude ou corruption. Ce qui n’est pas le cas de ce cher, ce très cher, Paulo. Depuis octobre 2018, le ministère public brésilien a ouvert une enquête sur la gestion très suspecte de fonds d’investissement par l’ami Guedes. Sous sa houlette, plus de 200 millions de dollars ont été perdus (probablement pas pour tout le monde) entre 2009 et 2014. Dans le même temps, cet économiste émérite n’a pas hésité pas à s’octroyer de très grasses commissions qui ont permis à sa propre entreprise d’encaisser la bagatelle de 65 millions de dollars ! Un joli coup de calculette magique.

Détournement de fonds, fraude fiscale, corruption… Paulo Guedes trimballe donc avec lui une magnifique collection de casseroles, dont le tintamarre risque fort d’aller croissant jusqu’à la divulgation finale d’une batterie de cuisine façon Cahuzac. Pour le ministre de l’économie du plus grand état d’Amérique latine, ça la fout plutôt mal. Selon ma copine Paola, native de Rio de Janeiro, tout comme Paulo : « Le têtard à lunettes n’en a plus pour longtemps. Il finira par éclater comme une baudruche et toutes ses magouilles, une fois remontées à la surface, le mèneront tout droit en prison, où il pourra débattre de l’avenir du pays avec bon nombre de ses congénères. » Et peut-être aussi réfléchir sur la place de la femme dans la société, puis aborder différemment le domaine de l’esthétique féminine… pour peu que, derrière les barreaux, certains se mettent enfin à lui inculquer les bonnes manières.

 

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