MOURIR ET LAISSER VIVRE

L’ESPION  QU’ON  AIMAIT



Roger Moore est l’acteur qui a joué le plus de James Bond : sept au total, entre 1973 et 1985. “Live and let die” fut le premier. Suivirent “The man with the golden gun”, “The spy who loved me”, “Moonraker”, “For your eyes only”, “Octopussy” et “A view to kill” (Dangereusement votre). Avant lui, il y avait eu la décennie Sean Connery (de 1962 à 1971) avec une demi-douzaine de 007 au compteur.
Roger Moore apporta au rôle de l’agent secret de sa majesté une nouvelle dimension, teintée d’une séduction et d’une auto-dérision bien à lui, qui avaient déjà fait son succès dans deux grandes séries télévisées devenues cultes. De 1962 à 1969, il interpréta Simon Templar dans “Le Saint”, puis ce fut Brett Sinclair dans “Amicalement Vôtre”, de 1971 à 1972. Avant cela, il avait incarné Ivanohé dans la série éponyme (1958-1959).

Né le 14 octobre 1927 à Stockwell, un quartier du sud-ouest de Londres, Roger Moore est décédé ce mardi 23 mai 2017 à Crans-Montana, en Suisse. Dans les films ou dans la réalité, le cancer est moins facile à flinguer que les méchants agents criminogènes. La cinquantaine de longs métrages tournés au cinéma l’a souvent placé dans un univers de guerre ou d’espionnage. Il y a incarné des personnages masculins à la fois énergiques et flegmatiques, avec une classe et une élégance so british. Cette distinction et ce charme lui avaient pourtant valu d’être écarté du premier 007 (Dr No) en 1962. Il avait alors été jugé “trop beau” pour le rôle. Un comble pour celui dont Hollywood n’avait pas voulu non plus dans la période d’après-guerre… et qui lui remis bien plus tard son étoile sur le fameux Walk of Fame. C’était fin 2007, au 7007 du boulevard des célébrités !

Quatre ans plus tôt, en 2003, Roger Moore avait été anobli par la reine d’Angleterre en récompense de son engagement humanitaire. Il était devenu ambassadeur de l’Unicef dès 1991 et considérait ce titre et les actions s’y rattachant comme les plus importantes accomplies durant son existence. Également impliqué dans la défense des animaux, notamment aux côtés de l’organisation Peta (pour une éthique dans le traitement des animaux), il bataillait ferme contre les injustices qui le révoltaient. Un peu comme le personnage qui le lança dans sa première grande aventure télévisée : Ivanohé. Un chevalier au grand cœur, un chevalier sans peur et sans reproches (imaginé par le poète et écrivain écossais Walter Scott) qui commence par avancer masquer pour rétablir le bien et transformer la société. La boucle a été bouclée avec James Bond, agent secret et redresseur de torts en tous genre. Un chevalier moderne au service de sa majesté, avec un sens très personnel de la diplomatie et de la transformation.
D’ailleurs, la société britannique qui a produit toute la série des 007 au cinéma ne se nomme-t-elle pas EON Productions ?

 

 

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